AUTO - Citroen DS5

Un pari osé

Publié le 28/11/2011
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LE LUXE à la française ! Vaste sujet encore en chantier et qui hante toujours les cerveaux des ingénieurs et des designers. Cette fois, Citroën pense avoir trouvé la solution pour contrecarrer l’hégémonie allemande. L’arme fatale a pour nom DS5 ! Problème, on ne s’improvise pas constructeur premium sans apporter des preuves tangibles de changement. Chat échaudé craint l’eau froide. La Vel Satis et la C6 témoignent de cette difficulté à surmonter les a priori. Surtout quand, en face, se dresse l’armada germanique.

La vraie question est en fait de savoir si la DS5 a les moyens de son ambition ? Si son physique de star a une chance de faire le buzz chez les clients du haut de gamme, réputés exigeants et conservateurs. Difficile de se prononcer. Car le nouveau vaisseau Amiral de Citroën détonne trop dans le paysage automobile actuel.

Une chance ? Certainement pour les clients à la recherche d’un véhicule « différenciant », comme le suggèrent les hommes de marketing. Berline, un peu. Break de luxe haut sur « pattes », sans doute. Mélange des deux, probablement. C’est sur cette ambiguïté savamment entretenue que la marque au double chevron mise pour se faire une place au soleil. Celle-là même que la C6 n’a pas su prendre.

Jean-Pierre Ploué, le grand patron du style chez PSA, affirme que la « DS5 est une réponse différente dans le secteur du premium ». Et c’est vrai que cette vraie fausse berline aux crocs acérés, bardée de chromes, de cuir surpiqué et d’inserts en aluminium, a du chien. La qualité est bien au rendez-vous de l’histoire. La planche de bord inspirée des cockpits d’avion illustre cette volonté de surprendre. Installé au volant, l’imposante planche de bord et la console centrale giclent au visage.

À bord, tout est donc luxe et raffinement. Sauf que l’absence d’une poignée de maintien côté passager se fait sentir. Mais ce n’est rien à côté du manque de visibilité arrière liée à la chute de toit. Et que dire de la suspension rude pour un véhicule typé confort.

Cette DS5 est malgré tout bien née. La version THP 200 ch ainsi que l’Hybrid 4 diesel, laquelle reprend la technologie de la Peugeot 3008 hybride, correspondent globalement à l’idée que l’on se fait d’une belle bourgeoise. Seul bémol, la sonorité sportive de la version 200 ch choque dans un environnement intérieur qui se veut douillet.

Sur le reste, freinage, boîte, comportement dynamique, la DS5 est exempte de critiques. Il lui reste à convaincre de sa bonne foi. Les 3 millions de kilomètres qu’elle a parcourus avant de se soumettre au verdict des urnes semblent la mettre à l’abri des désagréments passés. Quant à détrôner les Allemandes, c’est une autre affaire.

JACQUES FRENE
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9049