L’Ile-de-France est aujourd’hui le premier désert médical de France. Mais la pénurie ne touche pas que les médecins généralistes. En effet, les médecins traitants restant pourraient avoir de plus en plus de mal à adresser leurs patients à des spécialistes. L’URPS médecins d’Ile-de-France vient de publier une analyse de la démographie des spécialistes sur ces dernières années, et tire la sonnette d’alarme. « Les résultats sont sans appel : l’Ile-de-France compte de moins en moins de médecins libéraux spécialistes et la tendance n’est pas près de s’inverser », écrit l’URPS dans un communiqué.
Toutes les spécialités en baisse
L’URPS a calculé la baisse des effectifs sur 8 ans, et les spécialités les plus touchées chez les libéraux sont : la psychiatrie (-30 %), la gynécologie (-29 %), la dermatologie (-25 %), l’ORL (-21 %) et la rhumatologie (-21 %). Une baisse d’autant plus inquiétante qu’il s’agit de spécialités où les libéraux sont majoritaires dans la région : 72 % chez les dermatologues ou 68 % chez les ORL par exemple. Dans l’ensemble toutes les spécialités subissent des baisses, les plus épargnées étant les endocrinologues, les radiologues ou les pneumologues.
Ces pénuries promettent aussi également de s’aggraver puisque les spécialités les plus impactées coïncident avec celles où la proportion de médecins de plus de 65 ans est la plus importante. Ils représentent ainsi 44 % des psychiatres, 37 % des gynécologues ou 34 % des rhumatologues.
Si tous les départements d’Ile-de-France sont concernés, certains sont plus durement touchés que d’autres. Ainsi la Seine-Saint-Denis a perdu près de 50 % de gynécologues et 45 % de dermatologues, le Val d’Oise 39 % de ces ORL, le Val-de-Marne 40 % de ces psychiatres ou la Seine-et-Marne 44 % de ces neurologues. Les spécialistes restants peinent à répondre à la demande de l’ensemble de la région. « À noter qu’à Paris, 38 % des actes des médecins spécialistes libéraux sont réalisés auprès de patients des 7 autres départements franciliens », note l’URPS.
Face à cela, l’URPS pointe du doigt un nombre insuffisant d’internes formés. « Pour exemple, la dermatologie avec seulement 15 postes d’internes ouverts par an en Ile-de-France. Au rythme actuel des formations en dermatologie, il faudra 30 ans pour retrouver le niveau de 2010 », souligne l’URPS.
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