Cela s’était déjà fait à l’échelle d’un département mais jamais d’une région. Après la Saône-et-Loire et la Corrèze, la région Centre-Val de Loire a annoncé vouloir créer 150 postes de médecins salariés d’ici 5 ans. La région est l’une des plus touchées par les problèmes de démographie médicale avec tout juste 100 généralistes pour 100 000 habitants en 2018, soit moins que la moyenne nationale de 126 praticiens d'après les données de l'Ordre des médecins. Selon France 3, le projet devait être débattu ce mardi lors d’une session extraordinaire du Conseil régional à la faculté de médecine de Tours. Il consiste à créer 30 centres de santé régionaux répartis sur tout le territoire, en priorité ceux les plus en difficulté. L’implantation sera progressive, à raison de 30 postes par an d’ici 2025.
Déjà 125 MSP en cours
Les médecins seront payés par la région directement. Une fois qu'elle aura récupéré le montant des consultations versé par la sécurité sociale, la région estime qui lui restera à financer environ 10 000 à 15 000 euros par an et par médecin. Centre-Val de Loire a déjà participé à la création de 125 maisons de santé d’ici 2022 pour 6 millions d’euros. « C’est un pari qui s’appuie sur un constat. Si par le passé le nombre de jeunes sortants des facultés de médecine était très limité à penser au salariat, aujourd’hui avec la diversification des profils, un certain nombre montre leur intérêt. Il nous faut donc être attractif par toutes les formes d’exercice qui peuvent exister, salarial et libéral », explique le président du Conseil Régional François Bonneau à France 3.
Pour recruter, la région va mener des actions avec les collectivités territoriales afin de « montrer les avantages qui vont être proposés aux médecins ». Le président de région compte aussi sur un coup de pouce de l’État. « Nous demandons à l’État de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les jeunes, ou les médecins en exercice qui veulent évoluer vers le salariat, viennent vers ces postes. Je pense qu’on ne peut pas dire simplement qu’il y a un principe de liberté d’installation et qu’il faut le préserver, il faut aussi regarder le besoin des usagers, des habitants ». Pas sûr que l’État, qui a déjà toutes les peines du monde à recruter des médecins salariés via le dispositif des 400 médecins dans les déserts, puisse faire grand-chose pour lui.
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