Lors de l’élection présidentielle, l’Association des maires ruraux de France (AMRF) avait déjà souhaité faire remonter auprès des divers candidats les attentes et le désarroi des populations rurales. Elle avait fait une série de propositions à l’attention des prétendants à l’Élysée. Avant les élections législatives et l’annonce du nouveau gouvernement, l’AMRF souhaite maintenir la pression et a adopté ce week-end lors de son assemblée générale, 100 mesures pour faire face à l’urgence territoriale.
« Les attentes exprimées pour l’accès aux services publics, le développement local et le besoin de démocratie, demeurent le socle d’une exigence qui émane de la population rurale. (…) La déraison et la révolte gagnent beaucoup d’esprits, faute de résultats et de réponses à des besoins élémentaires (accès aux soins, mobilité, formation, numérique, etc.) », écrit l’AMRF dans un communiqué. Pour le prochain gouvernement et les futurs élus, l’AMRF propose donc de passer par la commune pour « construire et retisser le lien au citoyen ».
Parmi les 100 propositions adoptées par les maires ruraux ce week-end, toute une partie concerne la santé, et notamment l’accès aux soins, préoccupation majeure des territoires ruraux et de leurs habitants. Les 20 premières propositions sont celles déjà formulées lors de la présidentielle, la numéro 12 recommandait donc de « faire de l’inégalité d’accès aux soins une urgence prioritaire et de réduire les inégalités en matière d’espérance de vie ».
Dans ce nouveau document, 19 propositions supplémentaires sont consacrées spécifiquement à la santé. L’AMRF reprend ainsi celles pour l’accès aux soins formulées avec 35 organisations de professionnels de santé, élus et citoyens.
Elle les complète d’idées supplémentaires pour enfoncer le clou sur l’accès aux soins. Les maires ruraux, veulent donc rendre applicable « le droit d'avoir un médecin traitant », pour éviter de pénaliser dans les remboursements les malades qui ne sont pas en mesure d’intégrer le parcours de soins. Ils veulent aussi accélérer la formation et le recrutement des médecins et leur déploiement dans les territoires ruraux. Et ils veulent engager les maisons de santé à mettre en œuvre des projets de santé qui bénéficient à des bassins de vie et pas seulement aux patients de leurs structures.
Recours raisonné à la télémédecine
Le « projet » de l’AMRF prévoit aussi de renforcer les délégations de tâches et élargissement de compétences pour les professionnels de santé non-médecins. Au programme notamment, développer les nouvelles pratiques des auxiliaires médicaux et des infirmiers de pratiques avancées ou former des infirmiers puériculteurs pour l’accompagnement des nourrissons.
Les élus des territoires ruraux souhaitent également faire appel à la télémédecine pour aider leurs territoires, mais tout en posant des limites. En effet, ils proposent à la fois d’autoriser le remboursement pour les patients « dans un périmètre raisonnable », tout en limitant son recours dans le cadre d’un projet de territoire et « en autorisant le recours aux médecins hors de ce territoire en cas de carence de temps médical ».
La proposition 94 suggère également de « définir une zone acceptable qui privilégiera le médecin le plus proche et garantira la qualité et l’efficacité de la prise en charge », notamment la connaissance des autres professionnels de santé du secteur.
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