Le projet de loi de santé adopté mardi 11 juin par le Sénat ne fait pas que des heureux. Parmi les articles ajoutés par les sénateurs, un amendement prévoit que les internes en médecine générale effectuent une année de pratique « en autonomie » en cabinet ou en maison de santé lors de leur dernière année d'études, en priorité dans les zones sous-denses.
Cette mesure a fait monter au créneau les organisations de jeunes médecins. L’Intersyndicale des internes en médecine générale (Isnar-IMG) notamment, s’est élevée contre cette mesure et depuis hier une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux. Avec le slogan : « formation bradée, patients mal soignés ! », les futurs généralistes s’insurgent de voir ainsi un tiers de leur formation sacrifiée. Sur Twitter, des dizaines d’internes ont posé avec une pancarte reprenant le slogan et le hashtag #PasencadréPasformé en expliquant pourquoi une dernière année sans encadrement serait néfaste pour la qualité de la formation des médecins et donc pour les patients.
Une année en autonomie pour les internes n’est pas envisageable ! Toute la durée de l’internat compte pour se former. Nous ne pouvons pas laisser le législateur brader notre formation ! #PasEncadréPasFormé pic.twitter.com/PzJXJIEjGp
— Isabelle Riom (@IsabelleRiom) 11 juin 2019
Loi santé : NON au stage en autonomie totale en zone sous-dense pour les internes de dernière année ➡️ https://t.co/wHj9zyUMvU
— Vincent Borgne (@V_Borgne) 11 juin 2019
Une formation bradée, des patients mal soignés, une mesure bénéfique ni pour les étudiants, ni pour les patients ! ⚠️#PasEncadréPasFormé pic.twitter.com/VwhHPPf23W
Je dis NON à la mise en place d'une année d'exercice en autonomie totale et en zone sous dense pour la dernière année d'internat !!! #PasEncadréPasformé pic.twitter.com/RAsLDBZlOa
— VILLARD Sébastien (@SebastienVlrd) 11 juin 2019
Ils rappellent aussi que les internes ne sont pas là pour être la variable d’ajustement face aux problèmes de désertification médicale.
Mesure du sénat totalement anti-pédagogique qui met devant des patients des étudiants n’ayant pas terminé leur formation, seul, dans des zones où l’expérience est un atout majeur pour faire face au manque de structures.
— Pierre-Adrien Girard (@PA_ANEMF) 11 juin 2019
Étudiants ET patients vont en pâtir !#PasEncadréPasformé pic.twitter.com/TTJzBjzLxf
Ma formation passe par un accompagnement progressif en 3 ans ! Je veux découvrir nos territoires mais pas en y étant parachutée seule sous couvert d’une professionnalisation illusoire!#PasEncadréPasFormé @ISNARIMG @ANEMF @ISNItwit @Senat @AssembleeNat pic.twitter.com/jhLR8KqePu
— Marianne (@mariannect5) 11 juin 2019
Cette campagne est aussi une manière pour les étudiants de mettre la pression sur les parlementaires et d'obtenir le retrait de cette mesure. Une commission mixte paritaire doit en effet se prononcer dans les tout prochains jours sur le texte, avant un dernier passage devant les deux assemblées.
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