« L'arrivée du digital a transformé la relation soignant/soigné », indique le Dr Kamel Abdennbi, chef de service réadaptation cardiaque Hôpital Léopold-Bellan dans le cadre d'une table-ronde*. « J'ai connu l'éducation thérapeutique sur papier, chacun dans son coin », se rappelle-t-il. Or désormais, outre le maintien du lien avec les patients chroniques, l'outil informatique permet désormais de les accompagner dans l'entièreté de leur parcours. Illustration avec Atout Cœur, une interface web pour suivre de façon personnalisée les patients souffrant d'insuffisance cardiaque. « Une consultation digitale est placée entre deux consultations médicales », explique Sylvain Bonnet, de la société Observia qui a mis en place cette solution à l'hôpital Léopold-Bellan. « Nous avons un programme très structuré basé autour de l'équipe de soins. Chacun des acteurs, y compris la diététicienne et le kiné peuvent donner des informations à l'outil lors de leur consultation. »
Julie Lagrave, codirectrice de l'innovation ARS Ile-de-France, cite deux exemples pour illustrer ce passage à l'échelle progressif dans les usages. Premièrement, avec la numérisation de l'anapath, de nouvelles méthodes de travail sont mises en place. En découle aussi la possibilité d'un deuxième avis. Deuxièmement, l'entrée dans le droit commun de la télésurveillance a pour conséquence une meilleure prise en charge des insuffisants cardiaques dans le cadre du plan Étapes. Mais une fois que les projets d'expérimentation de l'article 51 sont terminés, il faut encore s'assurer que des financements pérennes vont suivre. Et surtout une évaluation systématique des projets mis en œuvre va forcément conduire à en stopper un certain nombre, raconte l'experte.
Quant à Bertrand de Neuville, expert data, il argumente sur la compréhension de la donnée de santé : « Dans le cadre d'un pôle data qui fait le lien entre le besoin technique et l'usage de la data, les data scientists doivent prendre du temps pour travailler sur la donnée médicale. »
* Table ronde "Attractivité et engagement : et si le numérique était une solution ?", mardi 23 mai, Santexpo.
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