L'Agence du numérique en santé (ANS) et la Délégation ministérielle au numérique en Santé (DNS) saluent une « importante » progression de l'alimentation de Mon espace santé (MES) par les médecins de libéraux sur ces quatre derniers mois, selon un bilan provisoire dans la foulée du 8e comité de suivi du Ségur du numérique en santé.
« Nous sommes encore loin des volumes attendus mais nous remarquons de premiers signes encourageants. Il faut rester prudent mais nous sommes en train de prendre le bon virage ! », s'est félicité devant la presse Jean-Christophe Turbatte, directeur du programme Ségur à l'ANS, au lendemain de la fin du déploiement des logiciels de la vague 1.
Dynamique à consolider en ville
Cette progression en ville se traduit par exemple par l'envoi de deux millions de documents par les praticiens libéraux sur Mon espace santé (MES) sur le seul mois d'août dernier. Et sur cette même période, 33 000 médecins libéraux ont alimenté la plateforme de service public.
Début avril, l'utilisation de cet outil par les médecins libéraux était jugée « trop faible » mais la dynamique semble en marche. Les efforts doivent se poursuivre pour ne pas « que la tendance s'inverse », recadre Benjamin Luciani, le directeur du Ségur numérique à la DNS. Car le mouvement a été tardif et variable. À date, seulement 25 millions de documents de prescription ont été enregistrés sur Mon espace santé (MES) par les médecins libéraux depuis le début du déploiement. Un chiffre loin de l'objectif fixé à 120 millions de documents.
Le secteur de la biologie médicale a atteint l'objectif fixé avec 75 millions de comptes rendus. En revanche, la radiologie est en deçà des espérances avec 13 millions de comptes rendus envoyés contre 35 millions attendus (et une grande variabilité en fonction des éditeurs et des structures).
Dysfonctionnements
Chez les médecins libéraux dans leur ensemble, la montée en charge a été laborieuse mais les résultats des mises à jour de logiciels sont au rendez-vous. Plus de 51 000 médecins en cabinet libéral et environ 1 500 centres et maisons de santé sont désormais dotés de logiciels référencés. Le taux d'installation des mises à jour commandées s'établit, lui, à plus de 99 % pour la ville.
Mais le parcours n'a pas été simple. Dans une enquête pilotée par l'Assurance-maladie en février 2023, 58 % des usagers disaient ainsi avoir rencontré des dysfonctionnements au moment de leur connexion à MES. 83 % des médecins disaient alors opter pour un envoi manuel des documents dans le DMP au détriment d'un envoi automatique. Ils étaient par ailleurs 23 % à juger insuffisant le contenu de la formation liée à l'usage de leur nouvel outil de travail… Face à cette insatisfaction des médecins, l'ANS avait engagé l'action Sentinelle pour établir un diagnostic précis des bugs afin de déployer un plan d'action. Les éditeurs ont été fortement mobilisés pour corriger les logiciels défaillants. « La mobilisation va se poursuivre pour s'assurer de l'amélioration pérenne des logiciels », promet l'ANS.
La vague 2 en marche
Le premier « jalon » de la vague 1 étant franchi, la vague 2 est en préparation pour un déploiement à horizon 2024-2025. Celle-ci viendra « parachever le partage fluide et sécurisé des données de santé », veut croire l'ANS. Surtout, elle étendra le périmètre des métiers concernés, avec des dispositifs réservés aux logiciels des sages-femmes, des chirurgiens-dentistes et des paramédicaux. Ceux-ci seront publiés au 1er trimestre 2024.
Lancé en 2021, le Ségur du numérique représente un investissement total de deux milliards d'euros d'ici à 2026. À ce stade, déjà 66, 3 millions de Français (plus de 90 %) sont dotés d'un profil Mon espace santé (MES). Chaque mois, ce sont au total, 12 millions de documents qui sont envoyés par les professionnels de santé sur ce nouvel outil numérique. Et près de 215 000 messages ont été envoyés par les patients aux professionnels de santé.
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