Le classement mondial de Reporters sans frontière place la France au 32 e rang

La sécurité des journalistes sur notre territoire est menacée. Selon le dernier rapport 2019 de Reporters sans frontières, la France est classée au 32^e rang mondial, alors que le peloton de tête est toujours constitué des pays d'Europe du Nord (Norvège, Finlande, Suède, Pays-Bas, Danemark). Les auteurs de l'étude ne mâchent pas leurs mots : « Ces attaques verbales et ces menaces contre les médias partout en Europe incitent à des actes de violence sur le terrain qui relèvent d’une haine du journalisme et du pluralisme, et s’apparente à une forme de chantage antidémocratique. » Cette détestation des médias s'est surtout révélée lors du mouvement des gilets jaunes dans l'Hexagone, « et s’est manifestée de façon brutale avec des agressions et des intimidations inédites ». En témoignent les menaces de viol et d'insultes à l'encontre d'une journaliste de la Dépêche du midi par des manifestants en colère à Toulouse au mois de janvier 2019. Au final, plusieurs dizaines d’incidents graves ont été répertoriés depuis le début du mouvement. Ils viennent s’ajouter aux dizaines de cas de violences policières et d’usage de tirs de LBD qui ont principalement visé des photojournalistes. Pis, de nombreux journalistes ont été poursuivis par de grands groupes comme la société Vinci ou le magnat de la presse Vincent Bolloré. Ce dernier est à l’origine de nombreuses procédures en diffamation en France et à l’étranger contre des articles ou des reportages audiovisuels qui lui permettent de contourner la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Enfin, les politiques hexagonaux sont loin de donner l'exemple : Jean-Luc Mélenchon ayant estimé par exemple que « la haine des journalistes est saine et juste ». Maigre consolation, l’Europe demeure le continent qui garantit le mieux la liberté de la presse, comparé au reste du Monde.