924 déclarations d'incidents, soit quasiment autant qu'en 2013 (925) ont été recensées par l'Observatoire de la sécurité des médecins publié le mardi 18 octobre par le conseil de l'ordre des médecins. Par rapport à 2014, 23 déclarations supplémentaires ont été réalisées. Le plus bas niveau remonte à 2004 avec 439 déclarations. Les généralistes restent les victimes les plus nombreuses avec 65 % des déclarations. Ce chiffre ne fait que croître depuis quatre ans. Parmi les spécialistes, les ophtalmologues sont la spécialité la plus représentée, avec 6 % du total. Les médecins du travail figurent en deuxième position (4%), suivis des psychiatres, gynécologues et dermatologues (3 %). Dans près de neuf cas sur dix, le médecin est lui-même la victime. Dans 18 % des cas, le collaborateur du médecin est concerné ; dans 51 % des cas, le patient est lui-même l'agresseur. Dans 15 % des cas, il s'agit de la personne accompagnant le patient.
Deux tiers des incidents sont des menaces
Quel était le mode opératoire de l'agresseur ? Plus des deux tiers des incidents sont des agressions verbales ou des menaces (69 %). Les agressions physiques et actes de vandalisme restent minoritaires (8%). Tandis que les vols ou tentatives de vols représentent 19 % des incidents, seuls 2 % des agressions se font avec une arme.
Conséquences, le nombre d'interruptions de travail reste élevé, même en légère baisse (7 %). Par contre, alors que seulement 32 % des victimes ont déposé plainte et 12 % une main courante, plus de la moitié des personnes agressées (56 %) n'a donné aucune suite pénale.
Refus de prescription : 16 %
Concernant les motifs d'incident, les reproches relatifs à la prise en charge représentent 33 % du total, suivis du vol (18 %), du refus de prescription (16 %) et du temps d'attente jugé excessif (9 %). Ces trois premières causes d'incidents sont en augmentation par rapport à 2014.
De la ville à l'hôpital
La proportion des incidents au niveau du lieu a changé. En 2015, 22 % des incidents ont lieu dans les établissements de soins contre 11 % en 2014. L'augmentation est spectaculaire (de 3 à 14 %) dans les hôpitaux publics. Le cadre d'un exercice en médecine de ville représente 71 % des incidents en 2015 contre 83 % en 2014. Frédéric Valletoux, président de la FHF a précisé : « Dans les hôpitaux, ce ne sont pas les médecins les plus touchés, mais les personnels soignants, premiers interlocuteurs des patients. » Et de déplorer la sous-déclaration des incidents, notamment à cause du temps passé à déposer plainte.
Les plus populaires, les plus touchés
Concernant la répartition géographique, les départements les plus populaires restent les plus touchés. Le Nord arrive en premier (64) suivi des Bouches-du-Rhône en nette augmentation (63), l'Isère et la Seine-Maritime (35), la Loire et la Seine-Saint-Denis (33, en baisse par rapport à 2014). Quant à la région Ile-de-France, elle enregistre une très nette baisse, passant de 167 déclarations en 2014 à 118 en 2015. Ce ralentissement serait dû, selon Christian Bourhis, coordonnateur de l'observatoire, aux attentats, au déploiement important de policiers et au fait que les patients sont amenés à relativiser.
Voir le rapport de l'Observatoire de la sécurité des médecins en 2015 dans le détail : https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/observatoir…
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier