Les vaccins et les traitements anti-Covid ont, de nouveau, agité les réseaux sociaux ces derniers jours, replaçant sous les feux de l’actualité la question de la désinformation médicale en ligne mais aussi de la mise en cause violente de médecins qui portent publiquement des messages de santé publique.
Dans le cas des vaccins, le rappeur Booba, aux six millions d’abonnés, a partagé des contre-vérités scientifiques sur X (ex-Twitter), provoquant ensuite un raid numérique (injures, harcèlement) contre les Drs Jérôme Barrière, oncologue, et Jérôme Marty, généraliste, par la communauté antivax.
Dans le second cas (traitements), les auteurs d’une publication scientifique, estimant la mortalité associée à l’hydroxychloroquine lors de la première vague de Covid, ont eux aussi subi des menaces et du harcèlement en ligne de la part de réseaux complotistes.
Dans ce contexte, le secteur attendait et parfois réclamait une réponse plus claire de l’Ordre des médecins, elle est intervenue sous la forme d’un succinct communiqué publié ce jeudi 25 janvier. Le Cnom y réaffirme sa position, centrée sur les « dérives liées à certains exercices des pratiques de soins non conventionnelles », qui mettent à mal « la priorité » de « la protection des patients et la préservation de leur santé ». L’institution ordinale soutient en ce sens « l'importance du projet de loi visant à lutter contre les dérives sectaires », actuellement débattu à l'Assemblée nationale.
Combattre la désinformation en santé
C’est pourquoi l’Ordre « s'engage résolument à soutenir tout encadrement législatif qui vise à garantir la sécurité des patients dans ce qui relève du bien-être. » En ce sens, il est favorable à la réintroduction dans l'article 4 du projet de loi contre les dérives sectaires d’un « délit de sujétion sanctionnant toute provocation à l'abandon ou à l'abstention de suivre un traitement médical thérapeutique ou prophylactique, alors qu’il est contraire aux données acquises de la science et présenté comme bénéfique », précise-t-il.
Et plus précisément face aux polémiques et attaques contre des médecins intervenues sur les réseaux sociaux ces derniers jours, l’Ordre souligne « l'importance de combattre la désinformation dans le domaine de la santé et s’inquiète de ce phénomène en augmentation, particulièrement sur les réseaux sociaux ». Une référence directe au affaires précitées.
Contactée ce jeudi, la présidence de l’Ordre des médecins n’a pas souhaité donner davantage d’éléments de réponse, renvoyant vers son délégué général aux données de santé et au numérique, le Pr Stéphane Oustric. Ce dernier a déclaré lundi au Quotidien que « X n’est pas le lieu pour faire de la santé publique, car il n’y a pas de règles du jeu, les utilisateurs sont masqués. Bref, il ne faut pas participer à ces réseaux sociaux, c’est une perte de temps inutile ».
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