Des infirmières en pratiques avancées formées à la rentrée pour épauler le généraliste

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Publié le 07/02/2018
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Dès la rentrée de septembre 2018, des « infirmières de pratiques avancées » seront formées dans le cadre du Plan pour renforcer l'accès aux soins, présenté mardi 6 février par Agnès Buzyn (notre entretien ici).

De niveau Master, ce complément de formation s'adressera à des infirmières d'expérience souhaitant compléter leur cursus initial. « L’idée est de l’ouvrir aux différents modes d’exercice mais toujours dans le cadre d’une équipe hospitalière ou ambulatoire », expliquait mardi Cécile Courrèges, directrice générale de l'offre de soins (DGOS) et chargée de la coordination opérationnelle du plan Buzyn. 

Une concertation s'ouvrira dans les prochaines semaines avec les syndicats de la profession et le ministère de l'Enseignement supérieur afin de déterminer le cadre d'exercice et de rémunération de ce nouveau métier. Le nombre d'infirmières concernées n'est pas encore déterminé. « Le principe est que cette formation universitaire se fasse sur la base du volontariat. Cela concerne des infirmières, qui après quelques années d’exercice, souhaitent enrichir et approfondir leur parcours professionnel et prendre de nouvelles responsabilités dans les équipes de soins », précise Cécile Courrèges.

Formation continue

Les infirmières seront la première profession à obtenir un cadre pour les pratiques avancées. « Cela se fait déjà à l'étranger et nous avons donc des référentiels sur lesquels nous appuyer », complète la directrice de la DGOS, qui n'exclut pas d'étendre cette mesure « à d'autres professions ».

Déléguer des tâches aux infirmières pour libérer du temps médical, l'idée peut séduire. MG France dit oui, mais pose des conditions. « D’accord pour des évolutions mais attention, prévient son président, le Dr Jacques Battistoni. Les propositions d’Agnès Buzyn, si elles ne sont pas accompagnées et comprises, pourront générer des tensions ». Il pointe du doigt les inquiétudes de ses confrères qui craignent qu'une concurrence s'installe entre professionnels de santé. « Ces pratiques doivent se tenir dans le cadre d’une équipe de soins sur un territoire donné, met-il en garde. Si des infirmières de pratiques avancées vissent leur plaque en libéral et en concurrence avec les professionnels, ça ne marchera pas. »

Spécialisation

Le président de MG France trouverait pertinent que ces infirmières puissent se spécialiser dans certaines tâches. Le Dr Battistoni pense notamment au suivi des patients diabétiques. « On peut faire appel à des infirmières formées et qui font une éducation au contrôle de la glycémie auprès des patients. Cela se fait déjà dans certains pôles de santé », explique-t-il. Le travail sur le sevrage tabagique et alcoolique pourrait aussi, selon lui, « très bien se faire dans le cadre d'un protocole de prise en charge en équipe ».  

Si le contenu de la nouvelle formation d'infirmière en pratiques avancées n'est pas encore clairement défini, Cécile Courrèges entend permettre des « spécialisations sur certaines prises en charges comme la cancérologie par exemple ». C’était d’ailleurs une des mesures du plan cancer 2014. Il prévoyait la création du métier d' « infirmière clinicienne » spécialisée en cancérologie. À ce jour, cette mesure n'a toujours pas vu le jour. 


Source : lequotidiendumedecin.fr