Les Rencontres de la Baule 2017 de la Conférence nationale des URPS étaient placées sous le thème « la médecine libérale au sein du nouveau système de santé ». Présente en clôture de ce congrès, la ministre de la santé Agnès Buzyn était justement venue présenter les contours de ce nouveau système de santé. Plus précisément elle a donné les axes prioritaires de la nouvelle stratégie nationale de santé prévue pour décembre 2017.
Sans surprise la première ligne directrice est celle de la prévention, que la ministre et le président de la République n’ont pas cessé de donner comme priorité numéro 1 en santé depuis et même avant l’élection. Sept objectifs principaux sont retenus dans ce domaine : « promouvoir la santé mentale, prévenir les maladies infectieuses, améliorer la prévention de la perte d’autonomie, lutter contre les addictions, améliorer le dépistage et promouvoir un environnement et des conditions de travail favorables à la santé ». Agnès Buzyn a souligné que la mobilisation des médecins passerait notamment par le levier financier, mais comme Nicolas Revel la veille, elle a été claire sur un point « la priorité ne doit plus être la revalorisation de l’acte ». Les objectifs de santé publique ou consultations dédiées, comme les consultations complexes pour la prévention de l’obésité ou des IST, seront donc privilégiés. « En complément de ces leviers conventionnels, des outils de formation et d’information seront mis à disposition des professionnels de santé pour que la prévention puisse être intégrée à leur pratique quotidienne » a-t-elle ajouté.
Le deuxième axe de la stratégie nationale de santé portera sur la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès aux soins. « Parcours coordonnés, exercice en équipe, renforcement des liens entre les acteurs de prises en charge » sont donc les maîtres mots. Dans le but de « favoriser le maintien à domicile du patient » et « simplifier son parcours coordonné » des innovations en matière de financement seront intégrées au prochain PLFSS.
Enfin la troisième tête de la stratégie nationale de santé sera celle de l’innovation. Agnès Buzyn veut donc favoriser l’émergence d’ « innovations numériques, technologiques et organisationnelles ». Une transformation du système de santé qui passera notamment par des changements dans la formation initiale et continue, les parcours professionnels et de la qualité de vie au travail des métiers de la santé.
Agnès Buzyn a également réitéré une des promesses d’Emmanuel Macron de doubler le nombre de MSP d’ici à 2022. Elle a aussi promis de faire avancer le dossier de la télémedecine et de développer les stages en ambulatoire pour les futurs médecins. Après ses déclarations de la veille, il était difficile pour la ministre d’éviter le sujet qui fâche. Elle a donc redit son intention de rendre le tiers payant « généralisable ». « Sa mise en place technique semble complexe. Les évolutions nécessaires n’interviendront probablement pas avant la fin de l’année. Nous en tirerons donc les conséquences » a-t-elle cependant concédé.
Outre la stratégie nationale de santé, la fin d’année sera d’ailleurs chargée pour la ministre qui doit prochainement annoncer le plan sur les déserts médicaux. La mission relative au service sanitaire est prévue en septembre. Celles concernant la réalisation du plan national de santé publique et du programme de recherche en santé publique débuteront quant à elles courant octobre, pour une publication à la fin du premier trimestre 2018. Enfin un comité interministériel pour la santé sera réuni par le Premier ministre en novembre.
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