Tensions d’approvisionnement, ruptures de stock de médicaments… Le phénomène s’amplifie. Pour en prendre la mesure, il suffit de regarder les chiffres de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Les déclarations de ruptures ont bondi depuis 2017 (425) pour atteindre 1 602 l’année dernière. Du côté des risques de rupture, le nombre de déclarations a été multiplié par 20 sur la même période, passant de 108 à 2 159. Le sujet n’étant pas nouveau, des dispositifs avaient été mis en place, notamment depuis le décret de 2016 « relatif à la lutte contre les ruptures d’approvisionnement de médicaments ». À l’exemple de la définition des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM). Des mesures qui ne suffisent pas ! Au regard, par exemple, des pénuries récentes de paracétamol et d’amoxicilline.
Alors, chacun y va de ses solutions. Au Sénat, une commission d’enquête créée le 1er février multiplie les auditions. Ses conclusions sont attendues début juillet. En février, le ministre François Braun a, de son côté, appelé à « construire une nouvelle feuille de route pluriannuelle (...) au plus tard en juin ». Dans son projet de révision de la législation pharmaceutique, la Commission européenne a également placé la lutte contre les pénuries dans ses grands objectifs. Et, régulièrement pointés du doigt, les industriels du médicament via le Leem ont présenté, le 11 mai, leurs propositions pour « préserver l’accès des Français aux médicaments ».
Tous plaident pour une liste des médicaments critiques, tout est ensuite dans la définition ! Une notification des risques plus rapide fait aussi l’unanimité, mais l’Europe miserait sur la contrainte pour les industriels quand ceux-ci appellent à des outils de partage d’informations efficaces. Une plus forte transparence sur la chaîne du médicament est demandée par le gouvernement français, tandis que les fabricants attendent un soutien pour pérenniser l’outil industriel existant et des mesures sur les prix des médicaments… Ainsi, si chacun affiche son volontarisme, cela suffira-t-il à endiguer la croissance du phénomène ?
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