"Maintenant qu'il est premier ministre, on aura peut-être enfin la chance d'avoir un bon ministre de la Santé !" Patrick Czerwinski, patron de la CSMF locale et vice-président des Généralistes CSMF se prend à espérer qu'avec ce nouveau premier ministre les choses pourraient peut-être changer aussi pour la santé. Ce généraliste du Havre ne tarit en effet pas d'éloges sur son maire "un homme brillant, très aimé de ses concitoyens et électeurs" et pour lequel il ne cache pas avoir voté aux dernières municipales.
Dans la biographie du député de Seine-Maritime qu'on dit plus actif dans sa ville qu'à l'Assemblée, peu de cases attestent d'une expertise pointue sur les questions de santé, hormis la présidence du conseil de surveillance du centre hospitalier du Havre pendant sept ans. Tout au plus relèvera-t-on pour l'anecdote qu'Edouard Philippe était à l'ENA dans la même promotion que Dominique Martin, actuel Directeur de l'Agence du médicament et que Marc Meunier qui fut chef de cabinet de Marisol Touraine, puis, jusqu'il y a un an, patron de l'EPRUS (Établissement de préparation et de réponses aux urgences sanitaires).
À 46 ans, Edouard Philippe, maire apprécié du Havre peu connu du grand public a donc été propulsé lundi Premier ministre. Un esprit "brillant" et "moderne" de la galaxie juppéiste. Mais que les médecins libéraux qui gardent mauvais souvenir du plan Juppé se rassurent : à Matignon, il ne devrait pas être le clone d'Alain Juppé, ne serait-ce que parce qu'on le dépeint comme beaucoup plus libéral que son mentor…
Plus souple aussi que son prédécesseur direct Bernard Cazeneuve. C'est du moins ce que pense le généraliste Antoine Leveneur qui a cotoyé de dernier -alors maire de Cherbourg- quand il était président de l'URML Basse-Normandie et était en contact avec le premier quand il est devenu président de l'URPS Normandie. Il garde une bonne impression de ses deux récents rendez-vous sur l'accès aux soins au Havre : "Courtois, direct, pragmatique, c'est quelqu'un qui connait ses dossiers et qui travaille dans l'intérêt des populations," rapporte le généraliste du Calvados.
Au plan local, on confirme qu'il est l'écoute des professionnels de santé. "Il est très à l'écoute des Havrais, quel que soit leur parti politique et des médecins libéraux aussi," témoigne Patrick Czerwinski, qui loue ses initiatives pour résoudre la crise de la démographie médicale à laquelle la ville est comme beaucoup confrontée. "Avec la communauté d'agglomération dont il est président, il s'est battu pour attirer des professionnels de santé," relève le Dr Czerwinski.
Son confrère Marc Migraine côtoie encore davantage celui qui a été nommé à Matignon, puisque ce radiologue est son adjoint depuis plusieurs années à la mairie. "C'est quelqu'un qui préfère la pédagogie à la démagogie", dit-il de son maire. Lui aussi confirme un fort volontarisme pour prendre à bras le corps le défi de la démographie médicale : "Il s'est battu pour obtenir une première année de médecine au Havre, avec des cours par télétransmission… et des résultats au concours finalement meilleurs pour les Havrais que pour les Rouennais ! Il a monté aussi des projets pour favoriser l'installation des médecins au Havre et a réussi à obtenir que la dernière année en dentaire se fasse ici," témoigne cet élu.
Que fera-t-il demain de la santé au plan gouvernemental cette fois ? Pour connaître la réponse, il faut s'inspirer du programme d'Emmanuel Macron sur ce versant et bien sûr savoir qui sera titulaire du portefeuille de la santé. Réponse a priori mardi après-midi sur ce dernier point avec la nomination du nouveau gouvernement...
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