Diminution des durées de séjour à l'hôpital, contrôle renforcé des arrêts de travail, amélioration des prescriptions médicamenteuses: l'Assurance maladie se fait fort de dégager 1,42 milliard d'euros d'économie en 2017. La direction de la Cnamts a présenté jeudi ces pistes à son conseil d'administration.
Si "des gains d'efficience" ont été faits dans tous les secteurs ces dernières années, l'Assurance maladie appelle à "intensifier les efforts" pour faire face "aux défis des années à venir" notamment avec l'arrivée, déjà amorcée, de traitements innovants et coûteux comme dans les domaines du cancer ou de l'hépatite C. Un axe économie d'autant plus à intensifier, que l'évolution de Ondam 2017 restera très serrée (+1,75%) ... et que la nouvelle convention devrait revaloriser les médecins!
La maîtrise médicalisée sera donc poursuivie. Depuis quatre ans, l'Assurance maladie réalise ainsi en moyenne 500 M€ d'économie "uniquement sur les prescriptions des médecins libéraux." Dans ce cadre, 526 000 contacts ont été établis via DAM ou médecins conseils avec les libéraux de santé en 2015 : c'est plus que l'objectif qui était fixé. Cela va continuer et la Cnamts en attend des retours, en particulier en ce qui concerne la prescription de médicaments, qui constitue sa principale piste d'économies. L'Assurance maladie espère ainsi réaliser, comme en 2016, 430 millions d'euros d'économies, notamment en améliorant les prescriptions et en luttant contre la iatrogénie responsable de 7.500 décès environ par an, selon le rapport.
L'utilisation de médicaments "biosimilaires" moins chers et la promotion des génériques pourraient lui permettre de gagner 230 millions d'euros supplémentaires. Et, en continuant à développer le "virage ambulatoire", l'Assurance maladie escompte aussi se dégager des marges de manœuvre (390 millions d'euros).
Elle entend en outre renforcer "l'efficacité des contrôles des arrêts de travail", notamment sur les arrêts longs, et obtenir "une plus grande homogénéité" dans les prescriptions, ce qui permettrait de dégager 100 millions d'euros. Pour cela, l'Assurance maladie prévoit de renouveler l'accompagnement personnalisé auprès des médecins généralistes ayant une part importante de patients bénéficiaires d'arrêts de travail et une durée d'interruption élevée. 9 000 praticiens ont été ainsi "accompagnés" l'an passé. Et ça marche, selon la caisse : "Sur les premiers 1.673 médecins généralistes visités en 2015, on observe une diminution de 1,5 jour du nombre moyen d'indemnités journalières par patient" dans les trois mois qui ont suivi la visite d'un délégué, souligne le rapport.
Les transports sanitaires ne seront pas oubliés et devraient même faire l'objet d'actions "renforcées". Ces prescriptions représentent plus de 4 milliards d'euros et ont augmenté de 3,7% en 2015, relève le document. L'Assurance maladie entend que soit favorisé le transport "le moins onéreux compatible avec l'état de santé du patient" et notamment le transport assis, le partage, ainsi que l'utilisation des véhicules personnels.
Autre piste passée au crible, la radiothérapie utilisée pour traiter certains cancers. La Cnamts s'interroge en effet sur la progression "extrêmement rapide" des dépenses ces dernières années (+39% entre 2011 et 2015) dans les cabinets libéraux, "sans rapport avec l'évolution du nombre de patients traités qui lui n'a augmenté "que" de 1,5%.
Enfin, l'Assurance maladie souhaite s'atteler à la régulation démographique des kinés libéraux, constatant un "afflux de professionnels". Elle rappelle que leurs soins ont représenté en 2014, 4,5% de ses dépenses totales des soins de ville avec une croissance de 4% par an en moyenne depuis cinq ans, bien plus dynamique que celle des médecins.
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