Ce lundi 12 septembre, le Dr Valérie Briole accueille les journalistes pour sa rentrée. Et la présidente de l’URPS médecins libéraux Île-de-France ne souhaite pas fanfaronner sur le bilan de l’été. Quid de l’efficacité des mesures de la mission Braun ?
L’URPS a interrogé les médecins franciliens pour connaître l’effet des tensions sanitaires sur leur organisation cet été. Les premiers résultats, dévoilés lundi 12 septembre, indiquent que 42 % des généralistes ont eu des difficultés plus importantes que d’habitude pour la prise en charge et l’orientation de leurs patients. Aussi : 74 % n’ont pas trouvé de remplaçants pendant leurs congés ; 20 % ont raccourci leurs congés ; 27 % sont restés plus joignables que d’habitude ; 24 % ont constaté une augmentation du volume de leur consultation cet été.
Les médecins ont également constaté des pertes de chances pour les patients, notamment dans l’attente de places aux urgences pour des examens complémentaires. Le Dr Briole rapporte des témoignages. « Patient non connu du cabinet avec une suspicion de cholécystite : pas d’échographie en urgence » ou encore « patient connu : suspicion de phlébite… 4 jours pour avoir un doppler ». Également l’engorgement est noté : « attente 6 heures sans être vue pour fracture d’épaule après chute de trottinette ».
Des rémunérations trop faibles
Quatre principales mesures sont citées et décortiquées. En premier lieu, le supplément de 15 euros pour les consultations de soins non programmés (SNP). Du 1er juillet au 25 août 2022, 22 610 actes ont été réalisés au niveau national, rapporte l'URPS. En Île-de-France, 1 553 actes avec supplément SNP, « cette mesure va dans le bon sens de la valorisation à l’acte hors forfait », commente le Dr Briole, rappelant que 95,4 % des médecins d’Île-de-France sont contre la rémunération au forfait (enquête flash menée début avril et ayant enregistré 1 300 réponses). Toutefois, poursuit-elle, « la rémunération reste trop faible pour rendre le dispositif réellement attractif dans une activité libérale. »
Deuxième mesure citée : l’augmentation de la rémunération lors de la participation à la régulation des soins non programmés. « Cette mesure a permis de recruter des médecins régulateurs supplémentaires », indique l’URPS, notamment dix dans les Hauts-de-Seine et sept dans le Val-de-Marne. Sont souhaitées par les médecins libéraux : une pérennisation du montant de 100 euros en journée 7 jours/7 et une défiscalisation de ces honoraires (la tranche 20 heures/minuit à 110 euros ; la nuit profonde à 120 euros) ; ainsi qu’une exonération des cotisations Carmf et Urssaf – ou a minima une baisse d’une partie de ces cotisations – pour les médecins retraités qui participent à ce dispositif.
Autre point que souligne le Dr Briole : faire en sorte que les médecins remplaçants puissent participer à la régulation et être payé ; ce qui n’est plus possible, du fait du basculement du financement des médecins régulateurs par la CPAM.
Des annonces tardives
Le troisième point concerne l’ouverture des maisons médicales de garde le samedi matin. 45 d’entre elles sur 374 ont répondu être ouvertes le samedi 25 août, lors d’un questionnaire de la DGOS. En Île-de-France, huit maisons médicales ont déclaré avoir été ouvertes au minimum un samedi en août. L’URPS l’explique par des annonces tardives et des médecins souvent déjà partis en congés. Elle appelle à étendre les horaires de PDSA au samedi matin.
Ultime mesure discutée lors de la conférence : la prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie des téléconsultations. L’URPS recommande une approche « territoriale de proximité » ainsi que la prolongation au-delà du 30 septembre pour ce dispositif ; ainsi que la mise en place d’une « réglementation (...) pour autoriser l’installation de bornes et cabines de téléconsultation ».
Trop de postes de paramédicaux à pourvoir
L’URPS dresse également la liste des fermetures de services hospitaliers publics et privés dans la région, en raison notamment du manque de paramédicaux. C’est le cas du Centre hospitalier sud francilien (Évry-Corbeil-Essonnes) : « plus d’une centaine de postes de paramédicaux sont à pourvoir » et une vingtaine au centre hospitalier Arpajon.
À l’Hôpital Saint-Louis de Paris, le service d’immuno-pathologie de la clinique Coquelicot a fermé 9 lits sur 23 « faute d’infirmiers de nuit ». Au centre hospitalier de Versailles, « une cinquantaine de postes d’infirmiers vacants sur 576 à l‘hôpital au total ». Au CH de Rambouillet « les admissions au service de gériatrie aiguë » ont été suspendues « par manque d’infirmiers ». Ou encore au Centre hospitalier d’Argenteuil, une diminution de 20 à 25 % de l’activité au bloc opératoire, « faute d’infirmiers » et « un tiers de sages-femmes en moins ».
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