Le conseil municipal du Havre a voté ce lundi une motion dans laquelle les élus estiment que « les conditions de travail, d'hospitalisation et d'accès au service d'urgences » de l'hôpital du Havre ne « sont plus acceptables » et demandent à la directrice de l'ARS « de débloquer ou d'obtenir des crédits nécessaires au fonctionnement du service des urgences dans les meilleurs délais ».
Lors du conseil municipal de la ville, dont le Premier ministre Édouard Philippe a été le premier édile, des soignants des urgences du groupe hospitalier Jacques-Monod avait lancé un cri d'alarme sur leurs conditions de travail.
Un cri que l'agence régionale de santé (ARS) de Normandie a entendu puisque la directrice de l'agence, Christine Gardel, a effectivement reconnu, lors d'une conférence de presse à Caen, ce mardi, « un engorgement des urgences » . Lors de son discours, Christine Gardel a aussi fait référence à une tribune parue à la mi-janvier dans « le Monde » de quatorze chefs de service hospitaliers de la région parisienne, de Normandie et de Lille dénonçant « un risque d'accident immense » aux urgences.
« La solution n'est pas simplement le nombre »
Alors que les médecins écrivent dans cette tribune que « le gouffre se creuse entre les besoins et les moyens », la directrice de l'ARS Normandie estime, tout en reconnaissant le mal-être aux urgences, que « la solution n'est pas simplement le nombre » de personnels ou de lits. Selon elle, trop de patients n'ont rien à faire aux urgences, citant des gens qui viennent « pour un renouvellement d'ordonnance » parce qu'ils « n'ont pas de médecin traitant » ou pour « des points de suture ».
Pour y remédier, l'ARS tente de développer le 116 117, une ligne ouverte hors des horaires d'ouverture des cabinets en semaine et, depuis le début de l'année, les samedis, au bout de laquelle un médecin répond aux questions des patients et les oriente « pas forcément aux urgences ».
Pour améliorer la situation des urgences, « il faut travailler sur l'ensemble de la chaîne hospitalière », car « dans les étages, il y a aussi des gens qui attendent » des places en centres de soins de suite et réadaptation, a conclu la directrice de l'ARS.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier