Musées, cinémas, restaurants… Dans les lieux de convivialité, soumis au passe vaccinal, le masque n’est plus obligatoire à compter de ce lundi 28 février. En revanche, il reste exigé dans les transports, comme le train ou l'avion ; dans les entreprises ; dans les hôpitaux et Ehpad ; ainsi que dans les commerces et grandes surfaces.
La décrue de la cinquième vague, portée par le variant Delta, puis, par son très contagieux successeur Omicron se poursuit. Samedi 26 février, 25 264 personnes infectées par le Covid-19 étaient hospitalisées, dont 2 484 sont pris en charge dans les services de soins critiques accueillant les formes les plus graves. Pour les nouveaux cas, 53 623 ont été confirmés samedi. Avec ce chiffre, la moyenne sur sept jours, qui donne une idée de l'évolution réelle de l'épidémie, décline à 59 844 cas.
Nouveau protocole pour les cas contacts
Les règles changent aussi pour les personnes cas contacts et vaccinées. Désormais, un seul test est nécessaire (autotest, PCR ou antigénique) deux jours après avoir été déclaré cas contact, au lieu de trois auparavant. Si l'autotest est positif, un test antigénique ou PCR reste nécessaire pour confirmer le résultat. La durée d'isolement reste inchangée en cas de test positif.
Dans les écoles, après la zone B c'est la zone A, de retour de vacances, qui voit les contraintes s'alléger. Le protocole dans les écoles y passe au niveau 2, qui permet d'enlever le masque pendant la récréation et autorise davantage de brassage entre les élèves de même niveau. À partir d'aujourd'hui, un enfant déclaré cas contact ne devra plus faire qu'un seul autotest, deux jours après, avant de pouvoir revenir en classe s'il est négatif.
Une levée du passe mi-mars ?
Face aux députés jeudi 24 février, Olivier Véran a répété « envisager une levée du passe à la mi-mars » si la trajectoire de décrue se confirme, notamment en termes d'hospitalisations. Le ministre de la Santé a considéré avec « vigilance » et « optimisme » le retour à une vie « normale », qui pourrait être envisagé « dans les prochaines semaines ». Le gouvernement a évoqué un passage sous le seuil des 1 500 malades en soins critiques d'ici mi-mars parmi les critères pour lever tout ou partie du passe vaccinal.
Le bilan humain de l'épidémie continue de s'alourdir, mais à un rythme moindre que les jours précédents : il y a eu 93 décès en 24 heures à l'hôpital samedi 26 février, contre 188 la veille. Depuis le début il y a plus de deux ans, 138 059 victimes ont été recensées en France.
Parallèlement, la vaccination continue, mais sur un rythme faible. Selon les chiffres de la direction générale de la santé (DGS), 54,19 millions de Français ont reçu au moins une dose (80,4 % de la population), 53,21 millions sont complètement vaccinés (78,9 % de la population totale), et 38,91 millions ont reçu une dose de rappel.
Des partisans du masque le garderont
Pourtant, face à ces relatives bonnes nouvelles certains Français comptent conserver leur masque en intérieur même une fois l'obligation levée. Vulnérables parce qu’immunodéprimés ou soucieux de protéger les plus à risques, ces citoyens se sont exprimés sur les réseaux sociaux, à coup des hashtags #OuiauMasque ou #JeGarderaiMonMasque. Greffés, dialysés, transplantés, atteints de certains cancers ou sous traitements affaiblissant leur système immunitaire… Les immunodéprimés sont environ 300 000 en France.
#COVID19
— Franz R. - #zerocovid - wear your damm N95 ! (@zanfr) February 27, 2022
Je sais qu’il y a beaucoup de monde dans l’angoisse par rapport à la levée des masques alors même que la situation n’est pas si bonne que cela.#JeGarderaiMonMasque #ouiaumasque
Même le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, chargé d'orienter l'action du gouvernement, a exprimé des inquiétudes pour les immunodéprimés. « On peut craindre que ces personnes soient un jour ou l'autre les dernières à devoir porter un masque, ou encore à devoir rester en télétravail "pour motif médical", ce qui pourrait encore amplifier les risques de stigmatisation, voire de discrimination », a-t-il averti dans une note début février.
Du côté du gouvernement, on assume le choix de la fin de l'obligation, tout en estimant que le masque ne disparaîtra pas forcément pour autant. « Peut-être que c'est un réflexe qu'un certain nombre de nos concitoyens prendront », comme les habitants de « pays d'Asie » qu'on « regardait avec des yeux un peu écarquillés parce qu'ils mettent le masque quand des épidémies apparaissent », avait glissé mardi 22 février au Sénat Olivier Vérins.
(Avec AFP)
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