IJ : un plan dès juin pour surveiller davantage les méga prescripteurs

Publié le 03/06/2015

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L'Assurance maladie prépare un plan d'action pour enrayer l'augmentation des indemnités journalières. Le plan de la sécu, qui doit être présenté mercredi en conseil, prévoit plusieurs axes dont un nouveau ciblage des médecins qui prescrivent le plus d'arrêts. L'assurance maladie se fait fort d'identifier ceux qui qui prescrivent "à la fois plus d'arrêts et des arrêts plus longs que leurs confrères, à patientèle comparable", pour les rappeler à l'ordre ou les placer sous surveillance "renforcée" dès juin 2015. La Cnamts a fait son petit calcul : "Si ces médecins baissent de un jour la durée de prescription d'IJ de leurs patients, cela représente 33 millions d'euros d'économies".

Pour faire bonne mesure, la cnamts annonce un meilleur ciblage des contrôles des assurés, mais aussi la prévention de la désinsertion professionnelle, pour éviter le cercle vicieux engendré par de longs arrêts de travail. Un "agent faciliateur" pourrait ainsi accompagner les patients vers la reprise d'activité, et améliorer la coordination entre les multiples intervenants de leurs parcours de soins (médecin traitant, médecin du travail, service social,...). "Une expérimentation va être menée dans les prochains mois" localement avant une éventuelle généralisation.

Au cours des dix premiers mois de 2014, si le nombre de bénéficiaires d'indemnités maladie a baissé (-2,7%) par rapport à l'année précédente, en revanche le nombre de jours indemnisés a augmenté (+2,8%) tout comme le nombre de jours indemnisés par arrêt (+5,1%). En 2013, plus de 203,6 millions de journées ont été indemnisées pour maladie au bénéfice de 4,7 millions de personnes et pour un coût de 7 milliards, rappelle le document de la cnamts. Les arrêts de moins de 30 jours, très majoritaires (76%), ne sont à l'origine que de 20% des dépenses. En revanche, les arrêts maladie d'un à six mois représentent 19% du volume, mais 41% des dépenses. Et les arrêts dits "longs", au-delà de six mois, 5% du volume mais 39% des dépenses. Les TMS et les troubles mentaux, essentiellement des "épisodes dépressifs", "représentent à eux seuls 55% du nombre de journées indemnisées pour ces arrêts longs, les tumeurs 14% et les traumatismes 9%". La hausse des IJ a été pointée la semaine dernière par le comité d'alerte sur les dépenses d'assurance maladie.


Source : lequotidiendumedecin.fr