« J'ai ma conscience pour moi » : de retour, Buzyn se dit prête à défendre sa gestion de la crise

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Publié le 28/05/2020
Agnès Buzyn

Agnès Buzyn
Crédit photo : GARO/PHANIE

On ne l’avait plus entendue depuis sa dernière sortie controversée dans la presse, peu après sa défaite au premier tour des élections municipales à Paris, le 15 mars dernier. Mais après avoir confirmé qu’elle serait bien candidate pour le second tour du 28 juin, Agnès Buzyn est de retour en campagne et doit notamment s’expliquer sur ses propos de mi-mars et sa gestion de l'épidémie de coronavirus. 

Dans une interview au Figaro mercredi soir et une autre à France Inter ce jeudi, elle s’excuse notamment d’avoir qualifié de « mascarade » les élections. « Pour le contexte, toute la journée du lendemain des élections, il y avait des tractations d’appareil pour des fusions de listes, comme si de rien n’était, et ça m’a choquée. Je trouvais que c’était déconnecté de la réalité que nous allions vivre. Je voyais l’épidémie progresser et j’avais la quasi-certitude que nous ne pourrions pas tenir le second tour et j’étais très énervée. Donc j’ai répondu à cela, c’est cela que j’ai appelé "une mascarade" », a-t-elle déclaré sur France Inter.

L'ex-ministre regrette la « mascarade »
L’ancienne ministre de la Santé tente aussi de justifier sa décision de quitter l’Avenue de Ségur juste avant que l’épidémie ne s’emballe pour se lancer en campagne à Paris, alors même qu’elle a déclaré savoir « que la vague du tsunami était devant nous ». Agnès Buzyn l’explique en arguant que « c’était son pressentiment », mais qu’il n’était pas à ce moment-là partagé par la majorité des experts. « Je rappelle que jusqu’à une semaine des élections, tous les experts que l’on entend sur les plateaux disaient encore que ça allait être une "grippette". » Malgré cette intuition, l’hématologue explique s’être lancée malgré tout car elle savait qu’Olivier Véran « était opérationnel immédiatement ».


Pas sûr que ces explications aient suffi à convaincre les médecins, très remontés contre les propos et les décisions de l’ancienne ministre en mars. Mais Agnès Buzyn devrait aussi avoir à s’en expliquer, après les élections, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, qui doit débuter dans quelques jours, pour une durée de six mois. Elle a dit avoir « hâte » de s’exprimer devant cette commission et ne pas redouter un procès pénal. « J’ai ma conscience pour moi, je sais ce que j’ai fait. »


Source : lequotidiendumedecin.fr