La charge de Touraine contre Fillon qu'elle accuse de vouloir privatiser la santé

Publié le 28/11/2016
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Le retour du PLFSS devant l'Assemblée Nationale a offert à Marisol Touraine une nouvelle occasion d'attaquer François Fillon, élu dimanche candidat de la droite à l'élection présidentielle de 2017. "Le candidat désigné de l'opposition pour la prochaine élection présidentielle propose (...) que les Français qui ne souffrent pas d'une affection de longue durée ou d'une maladie grave ne soient plus remboursés par la Sécurité sociale", a lancé  la ministre de la Santé dans l'hémicycle.

"Il ne s'agit (...) ni plus ni moins que d'une privatisation du système de santé", a poursuivi cette fidèle de François Hollande, y voyant un "retour en arrière sur les valeurs", mais aussi "un surcoût massif pour les familles". "Ces familles doivent savoir que le cycle des angines et gastros hivernales, que les vaccinations, le traitement des caries, les consultations régulières chez l’ophtalmologue ou, pour les femmes, le gynécologue devront être payés de leur poche", a lancé Marisol Touraine.
 


"Nous ne vous laisserons pas faire !"

Le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert a également critiqué le programme de François Fillon, disant l'avoir entendu avec "stupéfaction" et "beaucoup d’inquiétude" programmer "le démantèlement de notre système de Sécurité sociale". "Nous ne vous laisserons pas faire", a-t-il lancé à l'opposition. "Nous ne vous laisserons pas faire croire aux Français que notre modèle social prend l’eau, quand il ne s’est jamais aussi bien porté depuis vingt ans", a-t-il ajouté.

Défendant "la cohérence" de l'ultime projet de budget de la Sécurité sociale du quinquennat, qui promet la fin du célèbre "trou", Marisol Touraine a aussi dénoncé les modifications du Sénat, en première lecture. Elle y a vu "le refus de mesures de progrès social, la frilosité face aux réformes structurelles et l’irresponsabilité budgétaire", appelant les députés à rétablir leur version, qui en est "le miroir inversé".

L'UFML demande aussi des précisions à Fillon

Concernant les objectifs santé du champion de la droite, la ministre de la Santé n'est d'ailleurs pas la seule à s'inquiéter. Alors que le programme de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy prévoit de concentrer les remboursements du système public d'assurance-maladie sur "les affections graves et de longue durée", le reste incombant aux assurances privées, avec un régime spécial de couverture pour les moins favorisés, les médecins de l'UFML lui demandent, eux aussi, des précisions.

Dans une lettre ouverte au candidat Fillon, le Dr Jérôme Marty l'interpelle ainsi : "Les jours qui ont précédé votre élection ont vu l'apparition de doutes et questionnements sur votre programme de santé, en particulier sur la question du système solidaire et de la participation des organismes complémentaires à son financement." Le leader de l'UFML s'inquiète d'une éventuelle prise de pouvoir par les mutuelles. Il rappelle que "la profession médicale s'est élevée contre la loi Le Roux et le risque d'une financiarisation du soin au travers de l'ANI et de la loi de modernisation de la santé, prouvant son attachement à notre système solidaire." Et de réclamer des assurances : "Nous vous demandons de clarifier ces points de votre programme et d'apporter des garanties contre tout risque de financiarisation du soin et d'atteinte de la liberté et de l'indépendance des praticiens."


Source : lequotidiendumedecin.fr