La conclusion du rapport de la Cour des comptes consacré à l’Inserm claque comme un réquisitoire : « Une évolution radicale est en effet indispensable pour éviter de se retrouver, en cas de nouvelle crise, dans la même situation de défaillance que celle observée pendant la pandémie de Covid-19. » Pour autant, les magistrats de la rue Cambon ne s’attardent pas sur les motifs de cet échec cuisant à la différence de la note d’Alain Fischer. Et préfèrent souligner « la bonne performance, sur la période 2014-2018, de la recherche de l’Institut, dont l’impact des publications est, tout domaine confondu supérieur, à la demande mondiale ». D’où peut-être la raison pour laquelle sur 86 pages, seules 6 sont consacrées aux trois options envisagées pour réenchanter la recherche médicale hexagonale. Dans le premier cas de figure, AVIESAN, l’alliance pour les sciences de la vie et de la santé, serait relancée avec l’Inserm comme tête de file. Elle serait enfin dotée de l’ensemble des financements. Et cumulerait les missions de programmation et de coordination. Il y aurait un seul patron pour la recherche en santé. Ce qui permettrait de mettre en œuvre les priorités scientifiques privilégiées par l’institution. En revanche, le paysage de la recherche française demeurerait fragmenté. Enfin cette restructuration se heurterait à l’acceptation des autres acteurs de la recherche, notamment les chercheurs du CNRS.
Fusion ?
Dans la seconde option, l’Inserm serait fusionné avec le département santé (INSB) du CNRS. L’Inserm absorberait l’INSB ou inversement. Dans ce dernier cas, l’interdisciplinarité serait favorisée. Autre avantage, l’architecture de la recherche médicale serait simplifiée avec comme conséquences non négligeables un effet de taille et un signal fort en faveur de la santé globale (One Heath).
La recherche gérée par les universités ?
Enfin dans la dernière alternative, la gestion de la recherche, revendication ancienne, serait transférée aux universités. Ce renforcement du rôle des universités reléguerait l’Inserm comme une simple agence de moyens. Et entraînerait à terme la fusion des corps de chercheurs et enseignants chercheurs dans un corps unique géré par les universités. Ce modèle est inspiré par l’exemple anglais, très performant.
Médecin-chercheur, 6 % des effectifs de chercheurs
En tout état de cause, l’immobilisme n’est plus une option. La réforme, si elle est menée, se heurtera toutefois à un léger problème. Peut-on faire une recherche médicale sans médecins ? Y a-t-il encore des médecins prêts à s’engager dans la recherche ? De 9 % en 2015, l’effectif des médecins-chercheurs a chuté à 6 % des effectifs de chercheurs en 2020. C’est une tendance de fond. En 2019 et 2020, lors du concours de chargé de recherche, aucun médecin n’a été retenu. La différence salariale entre un PU-PH et un directeur de recherche s’élèverait à 30 %. Ceci expliquerait-il cela ?
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