Réintégrer les soignants non vaccinés ? L’Académie nationale de médecine dit : non !
Dans un communiqué publié ce 19 juillet, l’instance a tenu à exprimer « sa ferme opposition à un tel revirement » alors que le sujet a été évoqué lors des débats à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de veille et de sécurité sanitaires.
Le ministre de la Santé a d’ailleurs annoncé le 13 juillet vouloir saisir la Haute Autorité de santé (HAS) et le Conseil national d'éthique (CCNE) sur le « sujet épineux » des soignants non vaccinés contre le Covid. Les avis devant ensuite être discutés avec les syndicats de soignants. L’obligation vaccinale pour les professionnels travaillant dans les secteurs sanitaires et médico-social est entrée en vigueur le 15 septembre 2021.
Le refus vaccinal, « incompatible avec le métier de soignant »
Sans attendre l’Académie de médecine rappelle sa position en faveur de l’obligation vaccinale, précisant que « l’hésitation vaccinale » est « éthiquement inacceptable dans (la) profession (des soignants) ». Face au débat, l’instance souligne donc « que tout refus de se faire vacciner motivé par des convictions personnelles est respectable, mais incompatible avec le métier de soignant ». L’Académie de médecine ajoute en outre que « la réintégration de professionnels de la santé non vaccinés au sein de l’équipe soignante compromettrait le climat de confiance et la cohésion qui doivent exister entre ses membres et avec les malades ».
L’instance balaie par ailleurs les arguments avançant que la réintégration de ces soignants permettrait de résoudre les difficultés actuelles de fonctionnement de l’hôpital. Elle cite ainsi les chiffres de la Fédération hospitalière de France selon lesquels « près de 0,3 % des professionnels hospitaliers, soignants et non-soignants, auraient ainsi été suspendus depuis l’automne 2021 ».
Des arguments en faveur de la vaccination
L’Académie défend par ailleurs la vaccination. « Aucun des arguments ressassés (absence d’efficacité, effets indésirables, manque de recul…) ne permet de valider scientifiquement le refus de se faire vacciner, les véritables contre-indications médicales à la vaccination étant très rares », assure-t-elle. Avant d’ajouter que « la vaccination restant très efficace vis-à-vis des différents variants et sous-variants pour protéger contre les formes sévères de Covid-19, elle permet de rendre exceptionnelle la reconnaissance de Covid-19 grave en maladie professionnelle chez les soignants vaccinés ».
L’instance estime également que « la baisse d’efficacité des vaccins pour prévenir l’infection et la contagion par les nouveaux variants du SARS-CoV-2 ne saurait justifier la réintégration des non-vaccinés : les vaccins actuels conservent une efficacité résiduelle contre la transmission, qui doit être complétée par le respect strict des gestes barrière en milieux de soin ».
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