Le calendrier vaccinal de 2019 confirme la levée de l’obligation vaccinale du BCG pour les professionnels de santé à partir du 1er avril prochain. Un pas de plus vers la disparition presque complète de ce vaccin qui a tant apporté à l'humanité, puisque le BCG n’est déjà plus obligatoire pour les enfants depuis 2007.
À une époque où l'on assiste à une résurgence de la tuberculose dans d’autres pays, particulièrement dans certaines populations (migrants, personnes précarisées notamment), avec parfois des formes résistantes aux antituberculeux actuels et à un moment où les Français voyagent de plus en plus souvent dans les pays à risque où la tuberculose sévit à l’État endémique (Europe de l'est, Afrique subsaharienne, Madagascar…), ne serait-il pas plus pertinent – plutôt que de supprimer l’obligation vaccinale pour le BCG au motif que le vaccin historique actuel a perdu de l’efficacité avec le temps — de demander aux chercheurs de travailler à l’élaboration d’un nouveau vaccin plus sécure et plus efficace ?
En tout cas, pour toutes celles et tous ceux qui ont connu la tuberculose qui était encore très fréquente dans les services hospitaliers dans les années 1970 et/ou qui se souviennent de ses ravages dans notre pays avant l’obligation du BCG en 1950, la suppression de cette obligation vaccinale pose problème. Elle apparaît même incompréhensible lorsqu’il s’agit des professionnels de santé confrontés en permanence à des populations dont ils ne connaissent parfois rien du parcours ni de l’état sanitaire. Elle est enfin en totale contradiction avec la politique actuelle de prévention des maladies infectieuses qui a conduit à l’élargissement récent du calendrier vaccinal, le nombre de vaccins obligatoires chez l’enfant étant passé, rappelons-le, de 3 à 11 depuis le 1er janvier 2018.
Vous souhaitez vous aussi commenter l'actualité de votre profession dans le « Quotidien du Médecin » ? Adressez vos contributions à jean.paillard@lequotidiendumedecin.fr .
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier