Brève

Ma Santé 2022, une réforme systémique au départ, une réformette à l'arrivée ?

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Publié le 19/09/2019
Frédéric Valletoux

Frédéric Valletoux
Crédit photo : S. Toubon

C'était il y a un juste un an. L'ensemble des professionnels, y compris les hospitaliers, saluaient le discours d'Emmanuel Macron annonçant le lancement de Ma Santé 2022. Un an plus tard, la FHF paraît dégrisée. Et s'interroge sur les risques d'embourbement de la réforme. Sur le financement par exemple, la Fédération pointe les lenteurs à avancer sur un mode de rémunération au forfait. Certes, deux pathologies ont été désignées, le diabète et l'insuffisance rénale chronique, pour lancer l'expérimentation. Mais le périmètre de négociations a d'emblée écarté les médecins de ville, pourtant principaux acteurs dans la prise en charge. Le montant fixé, 50 millions d'euros, paraît nettement insuffisant. Sur la construction de l'Ondam (Voir notre article paru dans Décision & Stratégie Santé 315 en mai dernier), Frédéric Valletoux, président de la FHF, réitère ses critiques sur la construction de l'Ondam. Avec en point de mire, la médecine libérale qui finance ses dépassements grâce aux bons élèves de la classe, à savoir l'hospitalisation, tout secteur confondu. Un progrès attendu serait la fixation d'un sous-Ondam hospitalier pour trois ans par exemple, une demande partagée par la Fédération de l'hospitalisation privée (voir notre article paru le 12 septembre 2019). Quant à la pertinence des actes, les mots ont été forts. Les décisions sont toujours en attente un an plus tard. C’est pourtant le seul gisement selon Frédéric Valletoux d'économies substantielles pour financer de nouveaux besoins. Une disposition serait toutefois annoncée dans le PLFSS 2020.

Qualité des soins, 200 millions au lieu de 300

Autre exemple cité par la FHF de la difficulté à passer de la parole aux actes, l'incitation financière à la qualité des soins. L'enveloppe, au lieu des 300 millions d'euros envisagée dans un premier temps, a été limitée à 200 millions. L’objectif est pourtant d'atteindre un milliard à la fin du quinquennat. L'absence d'instruments fiables aurait été avancée par Agnès Buzyn pour justifier ce recul. Enfin Emmanuel Macron s'interrogeait dans son discours « sur les conditions d'exercice des professionnels hospitaliers pour redonner du sens à leur mission, des perspectives à leur carrière ». Un an plus tard, ce dossier serait au point mort. Aucune mesure statutaire à ce jour n'a été prise et pas davantage de revalorisation salariale.  Bref, « la mise en œuvre de la réforme s'écarte des objectifs initiaux », tacle Frédéric Valletoux. Dans le secteur de la santé, l'acte II du quinquennat sera-t-il riche en coups de théâtre ?

FHF

Source : lequotidiendumedecin.fr