Brève

Pour les syndicats de médecins hospitaliers, la montagne a accouché d'une souris

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Publié le 21/11/2019
hôpital

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Les organisations syndicales représentatives des personnels médicaux hospitaliers et des internes sont déçues. Suite au plan hôpital annoncé par le Gouvernement, elles reprochent à ce dernier d'avoir fait ces annonces sans les avoir consultés. Avec les 300 millions d'euros supplémentaires prévus pour 2020 (passage de l'Ondam à 2,4 %), « la montagne a accouché d'une souris. Les hospitaliers vont continuer à se serrer la ceinture ». Le choc d'attractivité attendu sur le nouveau statut de praticien titulaire n'est pas venu : les syndicats réclament une nouvelle grille des émoluments de 5 000 à 10 000 euros par mois. De plus, alors que le plan prévoit la suppression pure et simple du concours de PH, les organisations sont contre cette issue : « Cela ouvrirait la porte à un recrutement local et une perte d'indépendance professionnelle. » Elles n'avalent pas la pilule non plus de la nomination d'une personnalité qualifiée pour une mission sur la gouvernance ("déni de démocratie") alors qu'elles avaient participé au groupe de travail de la DGOS qui y était consacré. Parmi les mesures élaborées par ce groupe, elles sont particulièrement attachées à faire du président de la commission médicale de groupement (CMG) le président du comité stratégique du GHT. Les internes se sont associés à ces revendications. Justin Breysse, président de l’ISNI était interviewé sur France Info après l'annonce du plan : « Ce plan d'urgence ne va rien changer à la crise qui touche actuellement la santé. Cette année, les mesures des gilets jaunes ont impacté le budget de la Sécurité sociale de 2,7 milliards d'euros. Donc quand on nous propose 1,5 milliard d'euros sur trois ans, ce n'est absolument pas une réponse. C'est un léger infléchissement sur les politiques d'austérité. On ne rebat pas les cartes, on ne revoit pas l'ensemble de l'organisation et de la structure. Bref, on reste dans une logique d'austérité un peu moins forte. » Le syndicat d'internes appelle à une grève dure à partir du 10 décembre. L'impact de leur mouvement peut être important car les internes ne sont pas assignables. Les autres syndicats ont appelé également à faire grève mais sans donner de date.


Source : lequotidiendumedecin.fr