Pour Touraine, pas question de remettre en cause le volontariat de la PDS

Publié le 02/10/2014

Crédit photo : GARO/PHANIE

Neuf mois après la mise en place de la mission d’information sur la PDS à l’Assemblée nationale, son président, Jean-Pierre Door (UMP) et son rapporteur, Catherine Lemorton (PS), ont reçu ce jeudi la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Cette audition intervenait après que, tout au long de l’année 2014, les parlementaires ont entendu de nombreux acteurs de santé –on se souvient de l’intervention très polémique du président du Samu - Urgences de France, Marc Giroud– qui leur ont permis d’aboutir à un constat et à un diagnostic de la situation de la PDS en France.

Les conclusions et recommandations du rapport sont attendues pour la fin de l’année. Mais avant de les rendre, les deux députés voulaient donc entendre pour leur dernière audition la ministre de la Santé. Comment encourager l’existant ? Faut-il multiplier le nombre de MMG et comment pérenniser leur financement ? Quid des transferts sanitaires des personnes âgées notamment qui ne peuvent se déplacer jusqu’aux MMG ? Des médecins non installés (retraités, salariés, remplaçants par exemple) pourraient-ils intégrer les MMG ? Et pour la rémunération des gardes, le forfait qui est alloué par certaines ARS aux médecins volontaires sera-t-il généralisé ? Quelle place pour le numéro unique et quelle forme pourrait-il prendre ? Autant de questions auxquelles Marisol Touraine a répondu sans détours. Avant même de commencer, la ministre a assuré concernant le volontariat - que certains voudraient voir disparaître – que « la solution n’est pas la remise en question de cette situation ». Pour le reste, le message est clair. Pas d’harmonisation ou de généralisation des rémunérations. « Je n’entends pas couper les ailes des initiatives locales qui fonctionnent ». Autrement dit, c’est sur le terrain que l’organisation de la PDS se négociera entre les différents acteurs concernés directement, « pas d’étatisation », s’est défendue la ministre.

De la même façon, étant donné que « toutes les réalités locales ne sont pas les mêmes », il n’est pas nécessaire de créer une MMG pour chaque secteur, estime la ministre. On en recense aujourd’hui 369. Et quant à la difficulté d’avancer les frais pour certains patients, la ministre est évidemment «très favorable» à la mise en place du tiers payant à l’entrée des MMG, comme certains en ont fait la demande lors des auditions menées par la mission d’information (ndlr : la généralisation du tiers payant est une mesure phare de la loi santé défendue par Marisol Touraine qui inquiète les syndicats de médecins libéraux).

Pour les transferts sanitaires, une expérimentation sur la prise en charge de certains patients vers les MMG et/ou pharmacies de garde sera lancée en 2015. Enfin, sur la création du numéro unique prévu dans la loi santé, Marisol Touraine a rappelé qu’il figurerait dans un premier temps à côté du 15. Une campagne d’information à destination du grand public sera lancée après le vote de la loi santé en 2015. Actuellement, ce dispositif est en place dans deux régions, Midi-Pyrénées et Franche-Comté.


Source : lequotidiendumedecin.fr