Brève

Pourquoi avoir choisi Agnès Buzyn ?

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Publié le 18/05/2017
visuel Buzyn

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La tradition aura donc été respectée. La ministre de la Santé a bien fait un discours lors de la Paris Healthcare Week. Simplement, à la manière d'Edgard Poe, la ministre était là devant nous et nous le savions pas (encore)… Agnès Buzyn intervenait encore comme présidente de la HAS... Cette nomination ministérielle ponctue un parcours brillant où une marche après l'autre, l'ascension récompense l'excellence scolaire puis académique. La réussite d'Agnès Buzyn n'est pas le fruit du hasard. Pour son père rescapé des camps de la mort, et chirurgien, elle était obligatoire, inscrite au programme. La nouvelle ministre de la Santé aura donc répondu aux attentes familiales. Pour autant, cette promotion n'était pas attendue par le microcosme. D'autres noms avaient été avancés mais pas celui de l'ancienne présidente de l'Inca puis de la HAS. Pourquoi alors avoir choisi Agnès Buzyn ? Le cahier des charges exigeait le recours à une experte du système de santé. Et là, toutes les cases X sont cochées pour devenir ministre. La successeure de Marisol Touraine a présidé de grandes institutions de la santé. Son parcours clinique s’est exercé au plus haut niveau au sein de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Agnès Buzyn assurait encore récemment une consultation d'hématologie à l'hôpital Saint-Antoine. La période de tuilage où la ministre découvre son champ d'intervention est ici écartée. Autre avantage, cette carrière au sein de la haute administration protège contre le risque politique. Agnès Buzyn a démontré tout au long de ces années son talent à gérer des crises majeures, notamment au moment de Fukushima alors qu'elle présidait l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Pour autant à la différence de Marisol Touraine, incarnation de la femme politique qui n'aura jamais fendu l'armure au cours de son quinquennat dans ses rencontres avec les journalistes, Agnès Buzyn parfois se lâche et revient alors sur son itinéraire. Elle peut le regretter parfois. Mais en 2016, Agnès Buzyn dans le journal La Croix avait révélé comment dans un « grand hôpital parisien », elle avait fait l'objet de harcèlement mandarinal et avait été mise au placard. « C’est très violent. Et sans mes enfants, peut-être que j’aurais songé au suicide. » Si le CV est brillant, il est aussi zébré de fêlures intimes et professionnelles. Une chance pour affronter la cruauté de le vie politique ?


Source : lequotidiendumedecin.fr