Lors de l’examen du PLFSS 2017 en commission la semaine dernière, plusieurs députés ont voté un amendement mettant en place un conventionnement sélectif et restreignant l'accès des médecins libéraux aux zones surdotées. Une mesure qui a pour but de lutter contre les déserts médicaux mais qui a peu de chance d’être votée à nouveau à l’Assemblée, le gouvernement y étant opposé.
Malgré tout l’UFC-Que Choisir demande aux députés de tenir bon et de « ne pas céder aux pressions des lobbies médicaux et à confirmer en séance le vote de cette mesure» qu’il juge comme « indispensable ». "Les zones d'accès restreint amèneront les médecins à réinvestir des territoires où les besoins de santé sont immenses", en ville comme à la campagne, fait valoir l'UFC-Que Choisir qui avait dénoncé en juin une "aggravation de la fracture sanitaire".
Il s'agit "de mettre fin au dogme de la liberté totale d'installation des médecins, qui doit s'arrêter là où commence le droit des usagers à se soigner", plaide l'association, fustigeant l'inefficacité des incitations financières dont "se contentent" les pouvoirs publics "depuis 2005".
Au contraire lors de son discours devant l’Assemblée préalable aux discussions sur le PLFSS, Marisol Touraine a défendu les mesures incitatives mises en place depuis quelques années. " Quatre ans plus tard, les résultats sont visibles" a-t-elle ainsi déclaré. La ministre a donc fustigé les députés qui ont fait passer cet amendement, une mesure qui selon elle est guidée par « l’impatience, la volonté d’aller plus vite, plus loin, plus fort » et « vient rompre la dynamique incitative qui commence à porter ses fruits » et qu’elle compte bien continuer à amplifier. Mais la crainte principale de Marisol Touraine, est qu’une telle mesure pousse certains praticiens à choisir le déconventionnement. "Je n’ose imaginer que cette majorité puisse porter la responsabilité historique d’avoir conduit à la création d’une médecine privatisée, non-remboursée, concentrée dans les centre-villes" a-t-elle ajouté. Le CNGE qui aégalement réagi sur le sujet en début de semaine ajoute quant à lui que cette mesure entraînera surtout une "fuite" des jeunes généralistes "vers des modes d’exercice institutionnels et hospitaliers, aggravant la tendance qui est déjà la principale responsable du problème démographique".
Pas de surrisque pendant la grossesse, mais un taux d’infertilité élevé pour les femmes médecins
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols