Une étude fait le lien entre IJ longues et chômage, et inversement

Publié le 27/10/2015

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Y a t-il un lien de causalité entre les arrêts maladie et la situation de l’emploi ? A cette question qui tracasse bien des DRH, le services des études et de la statistique du ministère de la Santé répond plutôt par l’affirmative. La dernière étude de la Drees montre d’abord que trop d’IJ menacent le maintien dans l’emploi. Du moins quand il s’agit d’indemnités journalières de longue durée. Les chiffres parlent d’eux même : parmi les salariés qui ont été arrêtés plus d’un mois, 15% des femmes et 11% des hommes perdent leur situation l’année suivante, alors que ce taux n’est que de 7 et 4% pour leurs collègues qui ne se sont pas absentés de leur travail.

Les chercheurs de la DREES montrent que des IJ courts (de moins de trente jours) ne nuisent pas à l’emploi. En revanche, plus les arrêts sont longs et plus ils peuvent conduire au chômage : c’est malheureusement le cas de 18,9% des femmes et 14,2% des hommes qui se sont absentés deux mois ou plus. L’étude interprête d’ailleurs le différentiel femmes-hommes constaté par "la moindre insertion sur le marché du travail" de ces dernières.

En sens inverse, la DREES montre aussi que le chômage précédant une embauche semble moins inciter à solliciter des congés maladie. Ainsi, 15% des hommes qui ont vécu chômage ou période d’activité réduite avant de retrouver du travail en ont bénéficié contre 18% de ceux qui connaissent une période d’activité depuis deux ans consécutifs. La même différence étant observée chez les femmes. "Ce résultat semble étayer l’hypothèse d’un lien entre insécurité de l’emploi et comportement de recours aux arrêts de travail", soulignent les chercheurs qui font l’hypothèse d’un "présentéisme" accru, c’est à dire d’une propension plus forte à travailler en étant malade quand on a connu les rigueurs de Pôle Emploi.


Source : lequotidiendumedecin.fr