Les académies alertent sur les dangers de l’alcoolisation, notamment chez les jeunes et femmes enceintes

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Publié le 24/04/2015
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Crédit photo : Phanie

Les académies de médecine et de pharmacies publient des recommandations sur les dangers de l’alcoolisation, adoptées par le Conseil du 8 avril 2015.

Elles rappellent que la consommation excessive d’alcool est responsable de près de 50 000 décès par an en France et d’un accident du travail sur cinq. Quatre millions de personnes sont alcoolo-dépendantes.

Les académies demandent une application stricte de la loi du 10 janvier 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme (Loi Évin), notamment l’interdiction de la publicité audiovisuelle et affichée sur les boissons alcoolisées, la présence obligatoire de messages sanitaires sur les risques encourus par l’abus d’alcool, et le recours aux sanctions prévues en cas de non-respect de la loi, voire leur extension aux responsables scolaires et universitaires tolérant les boissons alcoolisées dans leur établissement.

Sensibiliser les médecins

Elles recommandent de mobiliser les professionnels de santé sur le dépistage, la prise en charge, et le traitement des maladies alcooliques, et d’attirer leur vigilance sur les femmes enceintes ou allaitant.

Elles préconisent un enseignement obligatoire dans les établissements scolaires, qui aborde le sujet du binge-drinking et sensibilise aux dangers des boissons d’appel (alcopops ou prémix).

Elles invitent à informer les sujets alcoolo-dépendants sur les dispositifs d’entraide et à utiliser systématiquement les bio-marqueurs de l’éthylisme chronique dans le cadre de la restitution du permis de conduire. Enfin, les académies réclament la promotion des recherches sur les mécanismes biologiques de la dépendance alcoolique et sur les molécules permettant la réduction de la consommation d’alcool.

Ces recommandations font suite à la réunion des deux académies du 19 novembre 2014. Depuis, la loi de Santé présentée par Marisol Touraine introduit des mesures de lutte contre le binge-drinking. Son examen a donné lieu à de longues discussions sur l’extension du terme « publicité » dans la loi Évin. Des parlementaires ont demandé la constitution d’un groupe de travail pour redéfinir cette notion, une proposition à laquelle la ministre s’est dite « ouverte ».

Coline Garré

Source : lequotidiendumedecin.fr