Allergies : le diagnostic a encore sept ans de retard en moyenne

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Publié le 21/03/2023
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Crédit photo : S.Toubon

À l'occasion de la 17e journée de l'allergie ce 21 mars, l'association Asthme & Allergies, organisatrice de l'événement, alerte sur le caractère tardif du diagnostic. Il s'écoulerait sept ans en moyenne entre l'apparition des premiers symptômes et la première consultation d'un allergologue.

La prévalence de l'allergie est en hausse en France. Entre 25 à 30 % de la population seraient concernés par une maladie allergique. La dermatite atopique est la forme d'allergie la plus fréquente (15 à 20 % de la population) à égalité avec la rhinite et la conjonctivite allergique, suivie par l'asthme (7 à 10 %). La prévalence des allergies alimentaires oscillerait entre 2 % chez l’adulte et 5 % chez les enfants. Selon certaines projections, la moitié de la population française pourrait bien être allergique d'ici à 2050, à cause des bouleversements environnementaux et du réchauffement climatique.

Les allergies ont de nombreuses conséquences sur la qualité de vie, à commencer par un fort risque de sommeil altéré. En août 2017, l'étude Morphée avait caractérisé les troubles du sommeil associés aux allergies respiratoires aux acariens chez 1 750 patients de plus de 5 ans débutant une immunothérapie orale. La majorité des participants (73,5 % des adultes et 65,8 % des enfants) déclaraient en souffrir, qu'il s'agisse d'un sommeil de mauvaise qualité, de ronflements ou de difficultés à s'endormir.

80 % des rhinites évoluent en asthme

Un retard au diagnostic n'est pas sans conséquences. « L'aggravation des symptômes de la rhinite peut déclencher une crise d'asthme sévère nécessitant une hospitalisation d'urgence ou encore l'apparition de lésions pulmonaires irréversibles, entraînant une insuffisance respiratoire », rappelle Asthme & Allergies. Alors que 30 % des rhinites allergiques ne sont pas traitées, 80 % d'entre elles évoluent en asthme. On dénombre 230 000 journées d'hospitalisation par an liées à l'asthme.

L'association insiste sur le rôle du médecin traitant en tant que premier maillon de la chaîne du soin. Ce dernier doit questionner les symptômes, leur date d'apparition et leur fréquence, puis procéder à des tests sanguins de première intention. À charge de l'allergologue de procéder à des tests plus précis, prick-tests et recherche des IgE, avant d'envisager une désensibilisation par immunothérapie allergique.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr