Picorons à la table de l’allergie

Publié le 03/07/2015

Cajou et compagnie

L’équipe de van der Valk a analysé 170 résultats chez des enfants de 2 à 17 ans qui, soit avaient des antécédents de réactions cliniques lors de l’ingestion de noix de cajou, soit avaient eu une réaction allergique d’origine inconnue sans notion d’ingestion de noix de cajou.
L’objectif était d’étudier la valeur des tests cutanés et des IgE spécifiques à la noix de cajou au regard des tests de provocation orale (TPO).

Le TPO était positif chez 77 % des enfants, 40 % réagissant dès la première dose.
Résultat : chez les enfants qui réagissent au TPO, on observe, d’une part, une positivité des tests cutanés avec une papule de 3,29 mm en moyenne ; d’autre part, un taux moyen d’IgE positives à la noix de cajou de 19,79.

Le tableau clinique associé à des tests cutanés positifs et des IgE positives a une très bonne valeur prédictive d’une allergie vraie à la noix de cajou.
À noter que ce travail a permis de noter une cosensibilisation avec d’autres allergènes : dans 99 % des cas avec la pistache, dans 74 % avec la noisette, dans 81 % avec le pollen de bouleau, 72 % avec l’arachide et 39 % avec la mangue.
 

De la pêche à l’orange

La peamacléine est un allergène très stable, résistant à la chaleur et à la digestion. C’est un peptide antimicrobien de défense présent dans l’orange et dans la pêche.

L’équipe du Japonais Inomata a étudié 7 patients ayant une allergie à l’orange (urticaire généralisée et/ou angiœdème chez 5 patients) : tous ont fait une réaction dans les 30 minutes après ingestion d’orange seule. Tous ces patients étaient polysensibilisés : 100 % avaient une allergie à la pêche et 87 % une pollinose.

Le test ELISA à la peamacléine de l’orange était positif dans 71 % des cas et le test à la peamacléine de la pêche, rPru p 7, était positif dans 100 % des cas.
Les tests d’inhibition permettent d’affirmer que la peamacléine de la pêche inhibe la peamacléine de l’orange, mais l’inverse n’est pas démontré. La sensibilisation primaire serait donc la pêche.

Ce travail montre que la peamacléine est un nouvel allergène présent non seulement dans la pêche, mais aussi dans l’orange. Cette allergie à l’orange pourrait résulter d’une allergie croisée entre Pru p 7 et la peamacléine de l’orange, avec une sensibilisation initiale à la pêche.
 

Dr Emmanuel de Viel

Communications au congrès EAACI (European Academy of Allergy and Clinical Immunology) 2015 rapportées sur le site allergique.org par Stéphane Guez.


Source : lequotidiendumedecin.fr