G7 Cancer : une alliance des pays « à la pointe » pour accélérer la recherche et l’innovation

Par
Publié le 09/05/2023

Crédit photo : INCA

Les représentants de sept organismes nationaux de lutte contre le cancer ont signé ce 9 mai un protocole d’accord actant la création d’un « G7 Cancer », à Boulogne-Billancourt au siège de l’Institut national du cancer (Inca).

Ce groupe de coopération, rassemblant les pays « à la pointe de la lutte contre les cancers » (France, Allemagne, Royaume-Uni, Australie, Canada, Japon et États-Unis), doit permettre d’« accélérer la recherche et l’innovation » et de « relever les défis les plus complexes », notamment pour les cancers de mauvais pronostic, a résumé en conférence de presse le Pr Norbert Ifrah, président de l'Inca. L’enjeu est ainsi de mettre en commun les expertises, ressources et connaissances. « Collectivement, nous avons les moyens d’avancer plus vite », plaide-t-il.

Vers une stratégie commune pour le partage des données

Si l’initiative vise l’amélioration des connaissances sur les mécanismes des cancers et l’accélération du transfert des découvertes scientifiques et leur application clinique, les sept partenaires ont défini quatre priorités pour les années à venir. Il s’agit d’abord d’élaborer une stratégie internationale pour favoriser le partage des données « dans le respect des différentes réglementations nationales », explique le Pr Ifrah. Cette priorité devrait se traduire par l’organisation d’une conférence internationale axée sur les cancers pédiatriques à l’automne prochain.

La deuxième priorité porte sur les cancers de mauvais pronostic, et en particulier ceux du foie, de l’œsophage, de l’estomac et du pancréas. Pour ces cancers, dont la survie à 5 ans est inférieure à 30 %, l’objectif est d’identifier « les questions complexes sur lesquelles la collaboration sera utile », indique Thierry Breton, directeur général de l'Inca.

Les deux autres priorités concernent respectivement les inégalités en matière de cancer et la prévention (précancer, programmes de dépistage, détection précoce). Sur ces deux axes, des groupes de travail seront mis en place.

Alors que des collaborations existent déjà sur de nombreux sujets relatifs au cancer, il s’agit d’« éviter les redondances », insiste Thierry Breton. « Le G7 Cancer s'appuie sur l’existant, notamment sur les stratégies et les programmes des organisations participantes », résume un communiqué. En France, l’initiative s’inscrit ainsi dans le cadre de la stratégie décennale nationale et du plan cancer européen.

Pour le Dr Satish Gopal, directeur du National Cancer Institute (NCI) aux États-Unis, ce « G7 » doit permettre d’« amplifier (les) initiatives », alors que les États-Unis ont lancé il y a quelques semaines le « Cancer Moonshot », un effort pour accélérer les progrès.

Du côté du National Cancer Center japonais, le Dr Hitoshi Nakagama, son président, insiste sur la nécessité d’une recherche « guidée par les données ». Même son de cloche côté australien : sur certains cancers rares, il existe « trop peu de données locales pour travailler isolément », observe la Pr Dorothy Keefe, directrice de Cancer Australia. Le « G7 Cancer » est aussi une opportunité pour « apprendre les uns des autres », ajoute la Dr Fei-Fei Liu, directrice scientifique de l’Institut du cancer des Instituts de recherche en santé au Canada.

Pas de financements dédiés

La présidence et le secrétariat seront assurés à tour de rôle. L’Inca étant à l’initiative de cette coopération, il assurera cette mission pour les deux premières années. Mais, pour l’heure, aucune contribution financière n’est prévue. « Les activités seront financées programme par programme », indique un communiqué. Et, si ce « G7 » se veut « ouvert dans l’esprit », il n’a pas vocation dans un premier temps à intégrer des organismes représentant d’autres États. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), agence de recherche de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), basée à Lyon, est « intéressé », a indiqué le Pr Ifrah, mais « sans pouvoir rejoindre le G7 dès aujourd’hui ».


Source : lequotidiendumedecin.fr