Les glucides en excès aggravent le pronostic des cancers coliques

Publié le 08/11/2012
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Crédit photo : PHANIE

Chez les patients atteints de cancer colique stade III, recevant une chimiothérapie adjuvante postopératoire, l’augmentation de la charge glycémique et de la consommation totale en glucides sont chacune associées à un risque très augmenté de récidives tumorales et de décès, et d’autant plus que les sujets sont en surpoids ou obèses.

Si le surpoids, l’inactivité physique et la diététique sont des facteurs de risque bien établis de cancer colique vraisemblablement par le biais de l’hyperinsulinémie et des facteurs de croissance insuline-like, en revanche, peu d’études ont examiné l’influence de ces comportements sur la survie de patients diagnostiqués.

Une équipe américaine a donc mené une étude prospective chez 1 011 patients atteints de cancers coliques stade III afin d’évaluer l’impact de la consommation glucidique totale, de fructose, de l’index et de la charge glycémique, sur la récidive tumorale et la mortalité, durant 6 mois. La charge glycémique correspond à la quantité de glucides ingérés multipliée par l’index glycémique (qui permet de quantifier la réponse glycémique aux aliments glucidiques).

Un risque augmenté de 80 % à 126 %

Les données ont été recueillies par l’auto-questionnaire Food Frequency Questionnaires qui inclut 131 items et prend en considération les suppléments vitaminiques et minéraux. Les données entrées dans un ordinateur combinaient fréquence de consommation et table nutritionnelle.

Les résultats montrent que les patients se situant dans le quintile le plus haut pour les charges glycémiques ont un risque de récidive tumorale majoré de 80% par rapport à ceux du quintile inférieur. Chez les patients en surpoids ayant un IMC supérieur à 25 kg/m2 le risque est plus élevé, augmenté de 126 %. Les mêmes interactions sont observées entre le quintile le plus haut et le plus bas pour la consommation glucidique totale (p‹0,001).

Les auteurs ont éliminé le fait que la prise excessive de glucides puisse être elle-même un indicateur de mauvais pronostic tumoral puisque la corrélation persiste quel que soit l’envahissement ganglionnaire. Pour éliminer également le fait que les patients aient besoin de plus de calories en raison de récurrences tumorales occultes, les auteurs ont exclu les récidives et les décès survenus dans les 90 jours qui ont suivi le questionnaire.

Ces corrélations entre alimentation très glucidique et récidive tumorale persistent après ces ajustements, montrant qu’il s’agit bien d’un facteur de mauvais pronostic, ce qui confirme le rôle de la balance énergétique dans la progression tumorale et offre des solutions pour améliorer la survie.

Journal of The National Cancer Institute, DOI: 10.1093/jnci/djs399

Dr Anne Teyssédou-Mairé

Source : lequotidiendumedecin.fr