Les stéatoses hépatiques non alcooliques coûtent plus de 75 milliards par an

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Publié le 28/09/2016

Entre les coûts médicaux directs, estimés à 11,4 milliards, et les coûts sociaux, estimés à 64,3 milliards, la France débourse chaque année plus de 75 milliards d'euros à cause des stéatoses hépatiques non alcooliques (NASH), selon une estimation publiée mardi 27 septembre dans la revue « Hepatology ». Le Dr Zobair Younossi du centre de recherche sur les maladies du foie du campus médical Inova Fairfax, et ses collègues ont établi cette estimation à partir des données de prévalence, d'incidences et des taux de rémission de chaque pays.

Les auteurs estiment que la prévalence annuelle des NASH est d'environ 14,5 millions en France et au Royaume-Uni, 64 millions aux États Unis, 12,3 millions en Allemagne et plus de 10 millions en Italie. En France, plus de 1,2 million de ces pathologies s'accompagnent de fibroses, 150 000 d'entre elles en sont au stade de la fibrose et 1 760 évoluent en hépatocarcinome. Une majorité des patients ont entre 45 et 64 ans.

Les patients atteints de pathologies hépatiques non alcooliques étaient classés dans 9 catégories correspondant à des états de santé différents : maladie hépatique non alcoolique, NASH, carcinome hépatocellulaire, en attente de transplantation, ou après une transplantation. À chacun de ses états de santé étaient associés des coûts médicaux et sociaux calculés en fonction des données de la littérature.

64 millions de patients aux États-Unis

Les chercheurs ne se sont pas bornés à la France. Ils ont calculé que les 64 millions de patients recensés annuellement aux États Unis coûtaient 103 milliards de dollars, soit environ 92 milliards d'euros en frais médicaux (1 038 euros par patient et par an). En Europe, les chercheurs ont mené leurs investigations en France, en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni, et ont calculé que les 52 millions de malades coûtent chaque année 35 milliards d'euros.

Outre les frais médicaux directs, les stéatoses hépatiques ont également un impact sur la qualité de vie, les dépenses générales de santé et l'activité professionnelle des malades. Ces coûts sociaux sont de 188 milliards de dollars aux États-Unis (168 milliards d'euros) et de 190 milliards d'euros dans les 4 pays européens étudiés.

La forte prévalence des NASH observée dans les pays développés (24 % selon certaines études) et poussée par les changements de mode de vie. Les NASH et leur plus grand risque d'évolution sont en effet associés à l'obésité et au diabète de type 2.


Source : lequotidiendumedecin.fr