L'IGAS et l'ANSM mènent l'enquête après le décès de 3 patients sous chimiothérapie au CHU de Nantes

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Publié le 18/11/2016
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Crédit photo : S. TOUBON

Trois patients adultes, traités pour un lymphome au CHU de Nantes, sont décédés des suites de graves complications le 10, le 11 et le 13 novembre, a annoncé la Direction générale de la santé (DGS). Un quatrième, également atteint de complications graves, est toujours hospitalisé. Tous les quatre étaient hospitalisés dans le service d'hématologie du CHU et bénéficiaient d'une chimiothérapie avec autogreffe.

Difficultés d'approvisionnement en melphalan

Cette situation exceptionnelle, « surtout avec le même profil, dans la même séquence, avec le même protocole, donne le caractère d’alerte », a souligné le Pr Benoît Vallet, directeur général de la santé, dans un entretien à France Info. Cette succession de cas a conduit les autorités à saisir l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour mener une enquête sur l’organisation, les moyens et les conditions de réalisation des chimiothérapies afin de déterminer les causes exactes de ces complications graves. À ce stade, l’origine de ces complications n’est pas établie. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a, de son côté, lancé une enquête sur les produits incriminés.

Les quatre patients ont tous reçu une chimiothérapie qui comprenait le cyclophosphamide en remplacement du melphalan, généralement utilisé. D'après le communiqué de la DGS, ce sont des difficultés d'approvisionnement européen en melphalan qui ont amené les médecins de Nantes à utiliser le cyclophosphamide et à « réserver les lots dont ils disposaient au traitement des patients atteints de myélome, indication pour laquelle il n'y a pas d'alternative ». La DGS rappelle que le cyclophosphamide, validé par la communauté médicale est « actuellement utilisé par d'autres établissements en France, dans le même contexte, sans que de telles complications n'aient été rapportées ».

Lors d'une intervention, ce vendredi, au Sénat, la ministre de la Santé, Marisol Touraine a d'ailleurs insisté : « Rien ne permet de dire, à ce stade, que le cyclophosphamide est en cause. »

Des résultats attendus dans une semaine

Pour l'heure, il est « difficile de privilégier une cause quelle qu'elle soit », a précisé le Pr Benoît Vallet à France Info. « Cela peut tenir au traitement, à l'organisation, aux moyens de ces chimiothérapies. C'est peut-être un facteur extérieur de type viral, puisque les trois patients ont présenté un profil équivalent d'atteinte cardiaque », a-t-il souligné.

« L'heure est à l'engagement immédiat et sans délai de toutes les enquêtes et de toutes les actions pour permettre de comprendre et d'identifier les causes de ce qui est arrivé », a souligné Marisol Touraine. Les premiers résultats des enquêtes de l'IGAS et (ANSM) devraient être connus d'ici à une semaine.


Source : lequotidiendumedecin.fr