Nouvelle association public-privé en oncologie

L’intelligence artificielle, fer de lance de la recherche

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Publié le 19/11/2021
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L’Institut national du cancer (INCa) a créé avec divers partenaires, dont sept industriels de la santé, une association pour utiliser l’intelligence artificielle dans le traitement des données de santé et favoriser une recherche novatrice, afin de contribuer au développement de nouvelles stratégies diagnostiques et thérapeutiques.
Des missions guidées par l’intérêt général pour proposer aux patients un accès plus rapide aux innovations en cancérologie

Des missions guidées par l’intérêt général pour proposer aux patients un accès plus rapide aux innovations en cancérologie
Crédit photo : phanie

C’est en août dernier qu’a été créée l’association « Filière Intelligence Artificielle et Cancer ». Mais ses promoteurs ont attendu la rentrée pour communiquer sur la finalité et les actions qu’elle compte mener. « L’innovation thérapeutique doit sans cesse être stimulée et partagée pour que notre pays bénéficie de nouvelles avancées dans le domaine de la cancérologie. L’utilisation de l’intelligence artificielle dans le traitement des données de santé sera décisive dans la recherche, quel que soit le champ couvert. Elle peut contribuer ainsi au développement de nouvelles stratégies de diagnostic et de traitements pour les patients », indiquent l’INCa et l’Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé (Ariis). Cette association regroupe 11 membres fondateurs : INCa, Health Data Hub, Ariis, France Biotech et sept industriels de santé (Amgen, AstraZeneca, Janssen-Cilag, MSD France, Novartis, Pfizer, Pierre Fabre, Roche Diagnostics France).

Fédérer public et privé

Le but de cette association, qui a pour ambition de mener 50 projets en cinq ans, est de fédérer dans un même élan des acteurs publics et des industriels de la santé. « Les représentants publics apportent leur vision globale et fédératrice et garantissent, en tant que tiers de confiance, le respect de l’intérêt public de bon usage des données. Les industriels de santé apportent leur capacité de développement », soulignent l’INCa et l’Ariis. Les missions de l’association devront être guidées par l’intérêt général pour proposer aux patients un accès plus rapide aux innovations en cancérologie. « L’amélioration des connaissances sur le suivi à court, moyen et long termes des patients permettra de mieux appréhender le pronostic de la maladie et ainsi d’adapter et de personnaliser les soins. C’est également la possibilité de limiter les séquelles dues à la maladie ou à son traitement, de retrouver une vie normale après le cancer ou encore de faciliter le retour à l'emploi. Par ailleurs, une meilleure connaissance de la maladie, de l’ensemble de ses déterminants et de ses facteurs de risque renforcera les actions de prévention (primaire, secondaire ou tertiaire) », précisent l’INCa et l’Ariis.

Une confiance fondamentale

Tous les membres fondateurs de l’association ont signé une charte de valeurs communes. Dans ce texte, ils affirment que la confiance des patients et plus largement, des citoyens autour de l’usage des données de santé est un enjeu fondamental auquel ils s’engagent à répondre. « Alors que les données de santé prennent une place croissante, les participants considèrent que ces évolutions ne sont pas des finalités en soi mais des occasions de développer une médecine plus précise et personnalisée, au service de soins dont la fondation demeure la relation humaine entre soignants et patients », souligne cette charte. Le texte précise que le Projet intelligence artificielle et cancer est fait d’un ensemble de Projets de réutilisation des données en cancérologie (PRC) portés par des industriels fondateurs, partenaires ou clients de l’association. « Ces PRC peuvent être menés à l’échelle nationale, comme à l’échelle régionale voire locale. Ils sont répartis sur le territoire », indique la charte en ajoutant que les PRC « doivent participer à construire cette confiance à travers une transparence des moyens, objectifs et résultats attendus, avec l’ambition d’améliorer le parcours de santé en oncologie ».

Personnaliser la prise en charge

Les membres de l’association s’engagent à mener des PRC permettant d’aboutir à des « solutions thérapeutiques et diagnostiques innovantes », qui traitent des « questions aujourd’hui sans réponse » du parcours de santé en oncologie, qu’il s’agisse des cancers les plus fréquents ou rares. « Ils s’engagent également à apporter des résultats qui permettent de personnaliser la prise en charge de chaque patient, dans un environnement complexe évoluant rapidement en termes d’outils diagnostics, de solutions et de combinaisons thérapeutiques. Les projets menés par les participants prennent en compte des critères comprenant l’impact attendu des solutions ou des outils thérapeutiques au regard des soins des patients, évalués selon les standards scientifiques en vigueur », précise la charte.

Antoine Dalat
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Source : lequotidiendumedecin.fr