Bilan du cancer bronchique

Quelle place pour l’écho-endoscopie ?

Publié le 11/03/2009
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L’ÉCHO-ENDOSCOPIE permet de visualiser les structures péribronchiques et de réaliser des prélèvements avec visualisation en temps réel de la pénétration de l’aiguille dans le ou les ganglions repérés par le scanner ou, mieux, par le PET-scan. Selon les données de la littérature, elle permettrait d’éviter un certain nombre de médiastinoscopies et de thoracotomies.

Plusieurs études internationales ont montré l’intérêt de la ponction biopsie sous écho-endoscopie dans le bilan d’extension du cancer bronchique. Sa sensibilité et sa spécificité apparaissent supérieures aux autres techniques d’imagerie et à la cytoponction transbronchique réalisée à l’aveugle. Certains pays, notamment en Europe du Nord, l’ont d’ores et déjà inclus dans le bilan d’extension des cancers bronchiques non métastatiques. Une étude médico-économique menée dans 21 centres devrait permettre de préciser sa place en pratique dans notre pays.

L’étude multicentrique française*, qui a permis d’équiper 15 centres (les 6 autres disposaient déjà de cette technique), comporte deux phases. La première, en cours actuellement, est l’apprentissage de la technique. L’objectif est d’atteindre un taux de réussite de 90 %, autrement dit, il faut qu’au moins neuf prélèvements sur dix soient effectivement faits au sein du ganglion cible, permettant de confirmer ou d’infirmer son caractère malin.

La seconde phase sera l’étude d’évaluation proprement dite. Les patients inclus devront être porteurs d’un cancer bronchique non à petites cellules non métastatique sur les données du bilan d’extension usuel (endoscopie bronchique, PET-scan et scanner thoracique). Les données des cytoponctions seront utilisées selon un arbre décisionnel unique, évitant la médiastinoscopie si la ponction est positive. L’étude économique sera fondée sur l’analyse de la diminution des coûts en termes de médiastinoscopies et d’actes chirurgicaux évités.

Cette étude devrait porter sur 420 patients et durer deux ans. «  Ses résultats sont très attendus, car ils pourraient modifier l’évaluation du staging initial des cancers du poumon  », souligne le Pr Jean-Michel Vergnon. L’écho-endoscopie serait alors réalisée en première intention quand le PET-scan révèle des ganglions ; la médiastinoscopie serait alors gardée en deuxième intention pour vérifier l’efficacité de la chimiothérapie avant une éventuelle cure chirurgicale.

D’après un entretien avec le Pr Jean-Michel Vergnon, CHU de Saint-Etienne

*Le protocole d’évaluation est piloté par le CHU de Rouen (Pr Luc Thiberville)

 Dr MARINE JORAS

Source : lequotidiendumedecin.fr