Un dépistage généralisé du cancer du col en 2018

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Publié le 16/02/2017
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La généralisation du dépistage du cancer du col de l’utérus devrait intervenir au début de l’année 2018. C’est ce qu’a confirmé l’Institut national du cancer (INCa) lors de sa conférence de presse début février. « Actuellement, 13 départements en France proposent déjà un programme de dépistage. L’objectif est d’assurer une montée en charge progressive pour qu’en 2017, au moins un département par région puisse mettre en place un programme et servir ainsi de point d’ancrage à un dépistage national en 2018 », a indiqué le Dr Jérôme Viguier, directeur du pôle santé publique et soins à l’INCa.

Chaque année, on estime que 3 000 femmes en France sont touchées par un cancer du col qui est l’origine de plus de 1 100 décès par an. « Il reste donc meurtrier, et pourtant il est évitable : la vaccination contre les infections a papillomavirus humains (HPV) et le dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) en constituent deux interventions de prévention complémentaires », écrivent dans un éditorial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 24 janvier le Pr Norbert Ifrah, président de l’INCa et le Dr François Bourdillon, directeur général de Santé publique France.

Aujourd’hui, le dépistage par frottis est recommandé tous les trois ans pour l’ensemble des femmes de 25 à 65 ans, soit 17 millions de femmes. Une majorité d’entre elles font régulièrement des frottis mais on estime que 40 % de femmes, en moyenne, n’ont pas eu recours à cet examen au cours des trois dernières années. « Et cette proportion est d’autant plus élevée qu’elles sont éloignées du système de santé et de faible catégorie socioprofessionnelle », indiquent Norbert Ifrah et François Bourdillon.

Entre 2010 et 2012, une expérimentation a été lancée dans 13 départements pour évaluer l’intérêt d’un dépistage organisé. Avec une invitation envoyée à toutes les femmes non spontanément participantes. Les résultats de ces expérimentations sont encourageants comme le note ce BEH. « Le taux de couverture global du dépistage a été amélioré de 12 points, pour atteindre 62 % de la population-cible. Toutefois, il faut noter une très grande variabilité selon les départements, allant de 41,6 % à 72,5 %. Les jeunes femmes (moins de 35 ans) se font davantage dépister que les plus âgées (60-65 ans). Le dépistage organisé vient compléter le dépistage spontané et il permet ainsi de toucher les femmes qui échappent au dépistage », notent le Pr Ifrah et le Dr Bourdillon.

Le dépistage du cancer va donc se mettre en place au niveau national avec une modalité un peu différente de celle du dépistage organisé eu cancer du sein. « On va s’inscrire ans une stratégie de rattrapage avec un dépistage qui sera proposé aux femmes qui ne font pas de frottis régulièrement et sont les plus à risques et, souvent, aussi, les plus éloignées du système de santé ».

D'après une conférence de presse du Pr Norbert Ifrah président de l’INCa et du Dr François Bourdillon, directeur général de Santé publique France

Antoine Dalat

Source : Bilan Spécialiste