Un essai de chimiosensibilisation dans le cancer du pancréas

Publié le 29/10/2012
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Crédit photo : PHANIE

Au congrès de la Société européenne de thérapie génique et cellulaire, des approches du cancer du pancréas par des moyens novateurs ont été présentées. Le Pr Louis Buscail (Toulouse) a rapporté une méthode de transfert intratumoral de gènes pour induire une chimiosensibilisation à la gemcitabine. Une étude de phase II va être lancée en 2013.

Le cancer du pancréas reste de traitement difficile. Dans un contexte d’urgence à trouver de nouvelles options thérapeutiques, une équipe de Toulouse propose une approche unique, à l’aide de la thérapie génique, qui pourrait améliorer la prise en charge des patients ayant un cancer du pancréas avancé.

Le principe est d’utiliser deux gènes thérapeutiques qui vont réaliser une chimiosensibilisation à la gemcitabine : le gène sst2, codant un récepteur qui disparaît dans le cancer du pancréas. Quand on le réintroduit, il induit une inhibition de la prolifération des cellules tumorales, de l’apoptose et un effet antiangiogénique. L’autre est le gène DCK-UMK, codant pour des enzymes de phosphorylation de la gemcitabine. Les deux réalisent une chimiosensibilisation, avec de plus un effet antitumoral du gène sst2.

Les études précliniques ont montré que le transfert de gène dans le pancréas est effectif dans les modèles in vitro et chez l’animal. Et que cela induit une réduction de la prolifération des cellules du cancer, une sensibilisation des cellules à la chimiothérapie et une inhibition de l’angiogenèse, avec réduction des métastases et apoptose.

Une phase II est prévue en France

Cette preuve de concept a amené aux essais de phase I. Une étude pilote, conduite chez 22 patients souffrant d’un adénocarcinome du pancréas non résécable, est présentée.

Les résultats préliminaires sont encourageants. Ils font état de très bons résultats concernant la tolérance et la sécurité du produit. Une réponse partielle est obtenue dans 92 % des cas. Les marqueurs tumoraux (CA 19-9) se sont réduits chez 50 % des patients.

Une étude de phase II va être déposée et devrait débuter en 2013, dans plusieurs centres français, chez 80 patients.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr