Une nouvelle référence dans le cancer du rectum localement avancé

Publié le 02/11/2012
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Crédit photo : PHANIE

Une étude multicentrique française démontre que dans le cancer localement avancé du rectum, un protocole associant radiothérapie à la dose de 50 Gy à une chimiothérapie orale par capécitabine réduit à trois ans le risque de rechute locale à moins de 5 %, au prix d’une excellente tolérance.

Ce travail de phase III, cordonné par le Pr Jean-Pierre Gérard (centre Antoine-Lacasagne, Nice), a changé la pratique quotidienne en France et dans d’autres pays. La SNFGE reconnaît le protocole dit CAP 50 comme le traitement standard de référence en France.

L’étude randomisée ACCORD 12, promue par le groupe UNICANCER en coopération avec la FFCD (Fédération francophone de cancérologie digestive) a concerné 598 personnes atteintes d’un cancer du rectum localement avancé dont l’âge moyen était de 61 ans et qui ont été traitées entre 2005 et 2008.

Le but de cette étude était de trouver le meilleur traitement préopératoire pour ces cancers du rectum. D’un côté, 249 personnes ont reçu ce qui était le traitement standard en 2005 (radiothérapie 45 Gy en 5 semaines associés à une chimiothérapie par capécitabine qui remplaçait le fluorouracile I.V.) et, de l’autre, 249 ont reçu le nouveau traitement testé qui associait une dose de 50 Gy en cinq semaines de radiothérapie à la nouvelle chimiothérapie orale (capécitabine) plus de l’oxaliplatine. Conclusion : ce nouveau traitement réduit à trois ans le taux de rechute à moins de 5 % avec moins de 5 % de toxicité sévère et une mortalité inférieure à 1 % à 60 jours. À trois ans, 88 % des patients traités avec le protocole 50 Gy et capécitabine sont encore en vie. En comparant ces résultats avec ceux d’autres études internationales, on a pu confirmer le bénéfice de l’escalade de dose de la radiothérapie, l’avantage de la capécitabine orale et l’inutilité, voire la toxicité de l’ajout de l’oxaliplatine.

Facile à réaliser et bien toléré, ce protocole est utilisé en routine depuis 2012 (les résultats préliminaires avaient été publiés en 2010 dans le « JCO ») et sert de protocole de contrôle pour les nouveaux essais cliniques qui viennent de commencer en France.

Gérard JP, Azria D., Gourgou-Bourgade S et coll. J Clin Oncol : DOI : 10.1200/JCO.2012.42.8771.

 Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : lequotidiendumedecin.fr