Oncologie

Verzenios indiqué dans le cancer du sein précoce RH+/HER2-

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Publié le 15/07/2022
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L’abémaciclib a reçu une extension d’indication dans le cancer du sein précoce RH+/HER2-. Verzenios en association avec une hormonothérapie est indiqué en traitement adjuvant en cas d’atteinte ganglionnaire et haut risque de rechute.
Un traitement adjuvant du cancer du sein précoce avec atteinte ganglionnaire

Un traitement adjuvant du cancer du sein précoce avec atteinte ganglionnaire
Crédit photo : Phanie

L’abémaciclib (classe des inhibiteurs des CDK 4 et 6) a reçu le 1er avril 2022 une extension d’indication dans le cancer du sein précoce avec récepteurs hormonaux positifs (RH+) et récepteurs du facteur de croissance épidermique humain 2 négatifs (HER2-).

Verzenios (laboratoire Lilly) en association avec une hormonothérapie (HT) est indiqué chez les patients adultes en traitement adjuvant du cancer du sein précoce avec atteinte ganglionnaire et haut risque de rechute. Jusque-là, Verzenios était approuvé depuis 2019 dans le cancer du sein localement avancé ou métastatique RH+/HER2-.

Dans l’étude monarchE, chez des patients atteints d’un cancer du sein précoce RH+/HER2- avec atteinte ganglionnaire et haut risque de rechute, l’ajout de l’abémaciclib à une HT a en effet permis de réduire de 32 % le risque de récidive à deux ans et de 33 % le risque de rechute à distance à deux ans.

Une avancée notable

Ces données représentent une avancée majeure dans le traitement du cancer du sein précoce RH+/HER2- dans ce sous-type de population depuis près de deux décennies. Ces résultats sont d’autant plus importants qu'environ 20 à 30 % des patients atteints d’un cancer du sein précoce RH+ risquent de rechuter dans les 10 premières années après leur diagnostic et souvent vers une forme métastatique incurable.

Récemment, d'autres avancées ont été marquantes dans les cancers exprimant faiblement HER2, notamment l'Enhertu (trastuzumab déruxtécan) dans les formes métastatiques, mais aussi dans les cancers triple négatifs, avec le Keytruda (pembrolizumab) et le Trodelvy (sacituzumab govitecan) dans les formes métastatiques.

L’étude monarchE est un essai clinique de phase 3, randomisé, en ouvert, multicentrique, comprenant deux cohortes et ayant inclus 5 637 patientes. Elle a été menée chez des femmes et des hommes atteints d’un cancer du sein précoce RH+/HER2- avec atteinte ganglionnaire et à haut risque de rechute. Les patients ont été divisés en deux groupes. La cohorte 1 était constituée de patients avec > 4 pALN (positive Axillary Lymph Node, ganglions lymphatiques positifs) ou 1 à 3 pALN et au moins un des critères suivants : taille de la tumeur > 5 cm, grade histologique 3. La cohorte 2 l'était de patients avec 1 à 3 pALN et ayant un score Ki-67 ≥ 20 % (test centralisé).

Effets indésirables

Les patients ont été randomisés pour recevoir pendant deux ans l’abémaciclib (150 mg deux fois par jour) associé à une HT standard ou une HT standard seule. Après la fin de la période de traitement, tous les patients ont poursuivi l’HT adjuvante pendant 5 à 10 ans, selon les indications cliniques. Des agonistes de la LH-RH ont été administrés, comme cela est indiqué, aux femmes pré- et périménopausées et aux hommes.

Le bénéfice a été observé dans la cohorte 1 dans tous les sous-groupes prédéfinis. Les effets indésirables rapportés plus fréquemment dans le groupe abémaciclib + HT par rapport à l'HT seule ont été à type de diarrhées, d'infections, de neutropénies, d'asthénie et de nausées. Environ 18,5 % des patients du groupe abémaciclib ont arrêté le traitement en raison d'une mauvaise tolérance.

D'après une conférence de presse Lilly

Dr Alain Dorra

Source : Le Quotidien du médecin