En France, 20 à 30 % des patients victimes d'accident vasculaire cérébral (AVC) récidivent dans les 5 ans. Concernant l'infarctus du myocarde, 20 % des récidives sont encore liées à des complications vasculaires survenant dans l'année qui suit l'évènement. Or, celles-ci pourraient être évitées en améliorant l'accompagnement des patients.
Face à ce constat, un groupe d'experts (1) vient de publier un livret de recommandations intitulé « Le jour d'après » (2), pour une meilleure prise en charge en post-accident cardio-neurovasculaire. Ces pistes d'amélioration ont été discutées avec des malades, des professionnels de santé, des paramédicaux, des psychologues et des ergothérapeutes.
Ligne d'appel nationale
Un premier défi doit être relevé d'urgence : l'amélioration de l'information délivrée au patient, à toutes les étapes critiques de son parcours. De fait, aujourd'hui, les médecins manquent de temps pour le guider et le suivre à l'issue de l'hospitalisation. Résultat : « Les patients, comme les aidants, sont peu ou pas informés des conséquences cachées, invisibles après un AVC : dépression, mal être, difficulté de concentration, démotivation… », souligne Françoise Benon, de l’association France AVC. Pour cela, le groupe d'experts recommande de lancer une ligne d'appel nationale 24 heures/24, 7jours/7 pour informer et orienter le patient vers des professionnels dédiés à sa prise en charge. Il souhaite que l'on puisse, à l'avenir, proposer une offre d'accompagnement psychologique (avec un seul interlocuteur) dès l'hospitalisation et tout au long du parcours de soins.
Des entretiens réguliers avec un professionnel de santé devraient être mis en place, de façon systématique et dès la sortie de l'hôpital, pour adapter le mode de vie du patient : aide à l'observance et au sevrage tabagique, mise en place d'une activité physique adaptée, changements d'habitudes alimentaires… Le groupe d'experts propose, en outre, de promouvoir la communication des associations de patients auprès des patients et des aidants, par le biais de séances d’information et de formation régulières. Et cela, dès l'hôpital, via la mise en place de conventions dédiées avec les établissements de santé.
Structurer l'offre de soin
Autre défi de taille : organiser l'offre de soins pour la rendre coordonnée, lisible et accessible sur les territoires. Un vaste chantier qui suppose, selon les experts, « d'élaborer un parcours de soins standardisé à la suite d'un infarctus du myocarde, fondé sur le modèle des filières AVC. Et d'instaurer, autour du patient, un point de contact unique pour coordonner le parcours de soins post-hospitalisation sur le long cours ».
Enfin, 3e grand défi : former l'ensemble des professionnels de santé aux enjeux de l'activité physique adaptée aux pathologies cardiovasculaires. Mais aussi, intégrer à la nomenclature des actes, les interventions d'ergothérapie et de psychomotricité en libéral ou à domicile et les rembourser. Le groupe d'experts souhaite présenter l'ensemble de ses recommandations auprès des décideurs politiques : ministère de la Santé, Agences Régionales de Santé (ARS) et parlementaires, en amont du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
(1) Le comité d’experts est constitué de représentants de l’Alliance du Cœur, de France AVC, du Collège national des cardiologues français, de l’Association francophone de psychologie de la santé, de l’Association françaises des diététiciens nutritionnistes et de la Fédération sport pour tous.
(2) Le livret a été élaboré avec le soutien institutionnel d'Amgen. Il est téléchargeable sur le site : https://www.amgen.fr/~/media/amgen/full/www-amgen-com/www-amgen-fr/down…
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