Amélioration fonctionnelle

La radiochirurgie au secours des TOC

Publié le 16/12/2011
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APRÈS LA STIMULATION cérébrale profonde (SCP) réalisée avec l’aide d’une électrode électrique implantée en intracérébral, qui avait donné des résultats prometteurs chez des patients atteints de TOC sévères, la radiochirurgie pourrait représenter une option nouvelle dans ce type de pathologie.

Face à des symptômes de TOC particulièrement invalidants, après épuisement des possibilités thérapeutiques, trois patients (deux hommes et une femme) ont été soumis à une procédure de radiochirurgie, technique développée dans la destruction de tumeurs cérébrales. Ces patients avaient des scores à 39 sur 40 sur une échelle de cotation standard de la sévérité des TOC.

Au cours de cette procédure, un équipement dénommé « gamma knife » a été utilisé pour délivrer un rayon intense ciblant avec une grande précision une région cérébrale, le cortex singulaire, impliquée dans la symptomatologie des TOC. Cette procédure a été réalisée après une évaluation soigneuse. Outre la sévérité des symptômes des TOC, les critères d’inclusion nécessitaient une demande du patient et une recommandation par deux psychiatres.

De cette étude il ressort qu’une amélioration fonctionnelle avec une réduction des comportements compulsifs obsessionnels a été rapportée par les 3 patients de l’étude. Une patiente qui se lavait plusieurs heures par jour, ne sortant plus de chez elle depuis un an, a pu aller à l’extérieur pour ses activités quotidiennes normales. Elle a réduit la durée de ses bains quotidiens de quatre heures à une heure. Un autre patient a vu une réduction de 90 % de la sévérité du score. Ces améliorations sont survenues graduellement avec un maximum entre deux et quatre mois. Les traitements médicamenteux instaurés ont toutefois été poursuivis.

L’avantage de cette technique, qui demande à être confirmée par des études (notamment par une comparaison avec la SCP), est d’éviter la pose d’électrodes implantables. A contrario, la procédure est irréversible et ne permet pas d’ajustements pour tenter différents modes d’irradiation.

Kondziolka et coll. Neurosurgery en ligne le 7 Janvier 2011.

 DR MARTINE DURON-ALIROL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9060