Chirurgie abdominale

À Lyon, le syndrome de casse-noisette désormais opéré au robot

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Publié le 24/09/2018
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Assis à sa console, les doigts posés sur des manettes, le Dr Sébastien Crouzet, chirurgien urologue à l’hôpital Lyon sud, opère une patiente de 26 ans souffrant du syndrome de casse-noisette ou syndrome de compression de la veine rénale gauche (VRG).

Les quatre bras du robot portent les différents outils nécessaires à l’intervention et, sur les écrans positionnés dans la salle d’opération, on peut voir l’intérieur de l’abdomen de la patiente, ainsi que la pince et les ciseaux qui se frayent un chemin jusqu’au rein. Le syndrome de casse-noisette est un syndrome assez rare, dans lequel la veine rénale gauche est comprimée dans la pince formée par l’aorte abdominale et l’artère mésentérique supérieure. Cette compression entraîne une hypertension veineuse qui se manifeste par la présence de sang dans les urines et des douleurs abdominales et pelviennes chez la femme et testiculaires chez l’homme, pouvant s’accompagner de nausées ou vomissements. Ce syndrome est un peu plus fréquent chez les femmes que chez les hommes, avec un pic de fréquence chez les femmes jeunes, entre 20 et 40 ans. Les Hospices civils de Lyon traitent 5 à 6 cas chaque année.

« Les patients subissent bien souvent une errance diagnostique, car ce syndrome se manifeste par des symptômes variables et rien n’est visible à l’échographie, souligne le Dr Sébastien Crouzet. Il faut réaliser un scanner pour voir la compression de la veine. » La patiente qu’il opère ressent des douleurs abdominales depuis deux ans. Habituellement, le traitement est invasif.

La chirurgie nécessite le prélèvement du rein, comme pour une greffe, afin de libérer la veine, puis l’autotransplantation de ce même rein. Le temps d’hospitalisation est d’environ deux jours avec une convalescence de trois semaines. Depuis l’an dernier, aux Hospices civils de Lyon, le syndrome de casse-noisette est opéré sous cœlioscopie, à l’aide du robot chirurgical Da Vinci. « C’est un gage de confort et de mieux-être pour les patients, note le Dr Crouzet. L’avantage de la chirurgie robotique est de réaliser l’intervention en ne faisant que quelques ponctions à travers la paroi abdominale, tout en étant capable de réaliser des sutures complexes. Les douleurs post-opératoires sont beaucoup plus faibles et le résultat esthétique est beaucoup plus discret. » Le temps de convalescence est également réduit à une dizaine de jours. L’intervention avait été réalisée pour la première fois en Europe l’année dernière. 

De notre correspondane Anne-Gaëlle Moulun

Source : Le Quotidien du médecin: 9688