Mortalité opératoire : les chirurgiens plus performants avec l'âge, selon une étude américaine

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Publié le 10/05/2018
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Ce n’est plus l’âge, ni le sexe du capitaine qui compte, mais celui du chirurgien. Une équipe de chercheurs en santé publique, conduite par l’UCLA mais associée à d’autres institutions prestigieuses dont Harvard s’est penchée sur la mortalité des opérés en fonction de l’âge de l’opérateur.

Dans cette étude publiée dans le « British Medical Journal » par les Drs Yusuke Tsugawa de l’ UCLA et Ashish Jha de Harvard et leurs collaborateurs, les opérateurs ont été classés en deux groupes : 50 ans et plus et moins de cinquante ans.

Les résultats sont pour le moins surprenants : les taux de mortalité sont inférieurs pour les opérateurs de plus de cinquante ans. Quant au sexe de l’opérateur, il n’y a aucune différence suivant qu’il s’agit d’un chirurgien ou d’une chirurgienne. L’étude laisse apparaître des taux de mortalité qui graduellement diminuent groupe après groupe de chirurgiens : 40 ans et moins ; 40 à 49 ans ; 50 à 59 ans ; 60 ans et plus. Le taux de mortalité le plus faible a été observé outre chez les plus de 60 ans, dans le groupe de femmes chirurgiens d’âge compris entre 50 et 60 ans.

Une étude auprès de 900 000 opérés

Au départ l’étude cherchait à savoir si l’expérience améliorait l’habileté chirurgicale ou si à l’inverse pouvait se produire une perte de dextérité ou une certaine perte de contact avec les techniques innovantes. Accessoirement l’étude voulait savoir si les restrictions réglementaires des durées hebdomadaires de temps de travail, introduites relativement récemment amoindrissaient la qualité de formation des plus jeunes générations.

L’étude de santé publique a porté sur près de 900 000 opérés pour l’une de vingt interventions les plus courantes, réalisées dans des conditions d’urgence. Les chirurgiens ayant réalisé ces interventions étaient, au total, près de 46 000. Les chercheurs se sont efforcés de sélectionner les interventions pour lesquelles les patients avaient le moins tendance à choisir leur chirurgien et pour lesquelles réciproquement les chirurgiens avaient moins tendance à sélectionner leurs patients.

BMJ 2018; 361 du 25 avril 2018

Professeur Charles Msika, Chirurgien Orthopédiste, Membre de la SoFCOT (Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique)

Source : lequotidiendumedecin.fr