Grand rendez-vous entre l’Occident et la Chine

Quand la cosmétologie rime avec la dermatologie

Publié le 26/11/2012
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La volonté des organisateurs est, sous la présidence du Pr Yves de Prost, d’inviter des orateurs de haut niveau pour traiter de sujets d’avant-garde. Des objectifs totalement atteints comme en attestent les communications sur l’utilisation du laser dans les maladies vasculaires (Pr J. Stuart Nelson, Irvine, Californie) ou dans les troubles de la pigmentation (Dr H. Lee Chan, Hong-Kong), sur les mécanismes de la cicatrisation des plaies (Pr S. Aractingi, Cochin, Paris), sur les dermatoses inflammatoires (Pr J. Lambert, Gand, Belgique)… Sans oublier des ateliers destinés à promouvoir le passage des innovations dans la pratique quotidienne.

Mais l’intérêt de ces journées vient aussi de la recherche de la diversité, ce qui passe notamment par la confrontation de la dermatologie occidentale hyperscientifique et de la médecine traditionnelle chinoise qu’il ne faut surtout pas considérer comme de l’exotisme sans avenir. Les recherches et travaux présentés par le Pr P. C. Leung (Hong-Kong) et Baumelou (Paris) montrent en effet que cette médecine traditionnelle peut apporter des approches très novatrices dans la dermatite atopique, dans la fibromyalgie, dans les ulcères des pieds diabétiques. Les médecines doivent donc se rencontrer, se confronter au bon sens du terme… ce qui fut fait lors de la réunion de Shanghai.

Une ouverture nécessaire.

Une ouverture d’esprit nécessaire pour les médecins occidentaux, pour tenir compte de la forte demande de médecines complémentaires et/ou alternatives en particulier dans les maladies chronique et/ou sévères. Mais aussi pour ouvrir de nouvelles voies de recherche.

Une ouverture d’esprit nécessaire pour le laboratoire Bioderma qui vient d’ouvrir une filiale en Chine et qui espère se développer rapidement sur ce marché immense de la dermo-cosmétologie. À ce niveau aussi il faut tenir compte des fortes spécificités chinoises : sait-on, par exemple, qu’un tiers de la population a, proportionnellement, un budget cosmétologie supérieur à celui des femmes occidentales ? Que ces femmes consomment en moyenne 8 produits par jour ! En sachant qu’elles privilégient les soins du visage et des cheveux, alors que le bronzage n’est toujours pas à l’ordre du jour !

Mais pour espérer gagner en Chine, conclut J. Y. Desmottes, le ticket d’entrée est très cher. De plus, pour un laboratoire comme Bioderma, très ancré dans la prescription et la distribution pharmaceutique, il faut s’adapter à un monde où un produit sur trois est distribué par e-commerce et où les supermarchés (plutôt haut de gamme) tiennent une grande place. Tout cela dans un contexte de compétition très vive.

 Dr ALAIN MARIÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 9195