GLP1/SGLT2 : une voie de traitement du syndrome des ovaires polykystiques

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Publié le 02/11/2021

L’exenatide hebdomadaire, associée à la dapagliflozine, s’est montrée supérieure aux autres traitements en termes métaboliques, sur la composition corporelle et les hormones sexuelles, dans le syndrome des ovaires polykystiques. Une piste à creuser.

Crédit photo : phanie

Les agonistes du récepteur au GLP1 et les inhibiteurs du SGLT2 réduisent le poids et améliorent la sensibilité à l’insuline via différents mécanismes. D’où l’idée d’évaluer leur efficacité sur les paramètres métaboliques, la composition corporelle et les hormones sexuelles de femmes obèses atteintes de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Dans cette étude (1), 119 femmes non diabétiques, âgées de 18 à 45 ans, avec IMC entre 30 et 45 et SOPK (selon les critères du National Institute of Health) ont été assignées au hasard en simple aveugle à ces différents schémas :

- Exénatide hebdomadaire (2 mg/sem)

- Dapagliflozine (10 mg/j)

- Exenatide et dapaglifozine co-administrées

- Dapaglifozine avec metformine à libération prolongée (dapa 10 mg/met 2 000 mg/j)

- Topiramate 46 mg avec la phentermine LP 7,5 mg.

Ont été mesurés, à J0 et 24 semaines : le poids, la pression artérielle (PA), le tour de taille et de la composition corporelle évaluée par DXA. Des tests de tolérance au glucose par voie orale (OGTT) ont été effectués, ainsi que la glycémie, la glycémie moyenne (MBG), des mesures de sensibilité à l’insuline (Isens) et de sécrétion de cette hormone (Isecr), et enfin les stéroïdes sexuels, l’indice d’androgène libre (FAI) et les profils lipidiques.

Résultats, les traitements par exenatide/dapaglifozine et phentermine/topiramate ont entraîné la plus forte perte de poids et de graisse corporelle totale et de tour de taille. Mais, malgré des réductions équivalentes de l’IMC et du tour de taille avec phentermine/topiramate, seules et l’exenatide et l’association exenatide/dapaglifozine ont entraîné des améliorations significatives des glycémies et des indices Isens et Isecr. Des réductions de la glycémie à jeun, de la testostérone, du FAI et de la pression artérielle ont été observées avec tous les médicaments.

La bithérapie avec exénatide hebdomadaire + dapagliflozine est donc supérieure à l’une ou l’autre administrées seules, et supérieure à dapa/met et phentermine/topiramate en termes de bénéfices cliniques et métaboliques dans cette population de patientes.

 

Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes 

(1) Karen E Elkind-Hirsch, N Chappell, Ericka Seidemann, John Storment, Drake Bellanger. Exenatide, Dapagliflozin, or Phentermine/Topiramate Differentially Affect Metabolic Profiles in Polycystic Ovary Syndrome. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Volume 106, 2021, p 3019-33

 

Pr Serge Halimi

Source : lequotidiendumedecin.fr