Alors que le lien entre l’utilisation de la metformine et une incidence plus faible de la démence commence à être reconnu, une nouvelle étude suggère que l’arrêt du traitement est associé à un risque accru. Ce phénomène serait indépendant d'une hausse des taux d’HbA1c ou de la consommation d’insuline un ou cinq ans après l'arrêt de la metformine. Les résultats sont publiés dans le Jama Network Open,
Plusieurs situations cliniques peuvent motiver l’arrêt de la metformine, notamment une insuffisance rénale ou des effets indésirables. Dans cette étude de cohorte menée chez des patients nés avant 1955 sans insuffisance rénale à l'inclusion, les auteurs ont comparé les utilisateurs de metformine l'ayant arrêtée précocement à ceux toujours sous traitement. Au total, 12 220 personnes ayant arrêté précocement (46,2 % de femmes ; âge moyen de 59,4 ans lors de l'introduction de metformine) et 29 126 utilisateurs réguliers (46,6 % de femmes ; âge moyen de 61,1 ans au même moment) ont été inclus.
Implication pour la prise en charge
Selon les résultats, les patients ayant interrompu le traitement présentaient un risque accru de 21 % de diagnostic de démence par rapport aux utilisateurs réguliers (RR = 1,21). Les auteurs ont exploré les contributions potentielles de facteurs tels que le taux d’HbA1c et de l'utilisation d'insuline. Si « l'association était largement indépendante » de ces facteurs, « une petite fraction de l'accélération du diagnostic de démence » pourrait tout de même leur être attribuée, nuancent les auteurs.
Leurs résultats n'en corroborent pas moins les preuves d’une association entre l’utilisation de metformine et une incidence plus faible de démence. Ils pourraient aussi avoir un impact sur la prise en charge du diabète chez les seniors. « Pour les personnes diabétiques présentant un risque particulièrement élevé de démence, telles que les porteurs d'APOE ε4 ou les personnes ayant des antécédents familiaux de démence, il peut être particulièrement bénéfique de trouver des moyens de gérer ou d'atténuer les effets indésirables gastro-intestinaux (par exemple, passer à des formulations à libération plus lente) (...) au lieu de remplacer la metformine », estiment les auteurs.
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